Édouard Philippe a été immédiatement reconduit à Matignon lundi après avoir présenté la démission de son gouvernement à Emmanuel Macron qui l'a...
Remaniement: Philippe reconduit, Richard Ferrand part pour l’Assemblée
Édouard Philippe a été immédiatement reconduit à Matignon lundi après avoir présenté la démission de son gouvernement à Emmanuel Macron qui l'a...
Par Hervé ASQUIN
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Édouard Philippe a été immédiatement reconduit à Matignon lundi après avoir présenté la démission de son gouvernement à Emmanuel Macron qui l'a chargé de former une nouvelle équipe d'ici à mercredi 18H00, mais sans le ministre sortant de la Cohésion des Territoires, Richard Ferrand.
Visé par une enquête préliminaire de la justice, ce dernier ne sera resté qu'un mois à la tête de son ministère.
A la demande du chef de l’État qui l'a reçu dans la plus grande discrétion et pendant près d'une heure lundi après-midi à l’Élysée, Richard Ferrand a accepté de quitter le gouvernement pour briguer la présidence du groupe La République en marche à l'Assemblée nationale, un poste clé de la majorité présidentielle.
Richard Ferrand le 18 juin 2017 à Châteaulin
AFP
Son départ intervient donc à la faveur de la démission du gouvernement sortant dont l’Élysée a rappelé qu'elle était conforme à la "tradition républicaine au lendemain d'élections législatives".
Avec le départ du ministre de la Cohésion des territoires, le remaniement ne sera toutefois pas aussi "technique" qu'annoncé par le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner.
Interrogé par l'AFP, l'entourage du chef de l’État a juré ses grands dieux que Richard Ferrand ne faisait pas les frais de ses démêlés avec la justice qui a diligenté une enquête après la publication fin mai d'un article du Canard enchaîné.
L'hebdomadaire satirique avait alors révélé qu'en 2011, les Mutuelles de Bretagne avaient décidé de louer des locaux commerciaux appartenant à la compagne de Richard Ferrand, leur directeur général de l'époque.
Son départ du gouvernement n'est "pas du tout lié aux affaires, c'est vraiment l'inverse", a insisté l'entourage du chef de l’État.
- "Aucun intérêt à l'exfiltrer" -
Solidement implanté dans sa 6e circonscription du Finistère, le ministre, ex-PS rallié de la première heure à Emmanuel Macron, a été confortablement réélu (56,53%) dimanche face à une candidate Les Républicains, en dépit des affaires qui le touchent.
"Il a le suffrage pour lui, il n'y avait aucun intérêt à l'exfiltrer", soutient-on encore à l’Élysée où l'on fait valoir aussi son "excellente connaissance des militants et des députés" REM.
De son côté, l'entourage de Richard Ferrand, interrogé par l'AFP, a "confirmé" qu'il avait "accepté" d'abandonner son portefeuille ministériel.
"Le président voulait que Richard Ferrand prenne la tête du groupe car c'est un homme de confiance et d'efficacité", a-t-on déclaré de même source, soulignant que le ministre démissionnaire était "la clé de voûte du mouvement" politique du chef de l’État.
"Logiquement, il voulait qu'il soit à la tête du groupe le plus large de la Ve République", a ajouté l'entourage du ministre. Lors de leur entretien, Emmanuel Macron a affirmé que "Richard Ferrand était pour lui ce que Pierre Joxe (président du groupe PS à l'Assemblée de 1981 à 1984, ndlr) était à François Mitterrand", a-t-on poursuivi de même source.
"Le choix de Richard Ferrand, c'est un choix de confiance (…) Le poste de président de groupe est extrêmement délicat, sensible, c'est une mission difficile", a renchéri M. Castaner sur LCI, ajoutant qu'il y a un "lien personnel" entre les deux hommes.
A l'Assemblée, Richard Ferrand devrait donc prendre la tête d'un groupe de 308 sièges allié à celui que le MoDem de François Bayrou compte former avec ses 42 députés. Il devra faire face aux ténors des partis d'opposition comme Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen.
Richard Ferrand est devenu en moins de trois ans un des hommes de confiance d'Emmanuel Macron dont il a structuré le parti, tirant profit de son expérience d'élu breton mais aussi de gestionnaire d'entreprises.
"Je me réjouis que Richard Ferrand ait accepté de présenter sa candidature à la présidence du groupe à l'Assemblée", a déclaré à l'AFP la présidente par interim d'En Marche! Catherine Barbaroux.
"Il a toute les qualités pour ce poste clé, et a toute la confiance du président de la République. Il a également une connaissance très fine du travail parlementaire", notamment avec la discussion de la loi Macron. "Marcheur de la première heure, secrétaire général du mouvement, il a été très impliqué dans la campagne des législatives", a-t-elle ajouté.
Au moment où vont s’engager les discussions avec le premier ministre, Marine Tondelier, patronne des Ecologistes, marque sa différence avec le PS, se prononçant déjà pour le départ de Sébastien Lecornu. « On a notre stratégie et le PS a la sienne », assume le sénateur écolo Thomas Dossus. Elle veut « être au centre de la gauche », entre LFI et le PS, mais « il ne faut pas faire de grand écart qui fasse mal aux adducteurs », met-on en garde au PS…
Pour illustrer « la rupture » promise lors de son entrée en fonction, Sébastien Lecornu a indiqué vouloir supprimer les derniers avantages « à vie » qui sont encore accordés aux anciens membres du gouvernement. Un amendement en ce sens avait été adopté en janvier dernier lors de l’examen du budget 2025. Il allait plus loin et visait aussi les avantages des anciens présidents de la République. François Bayrou n’y était pas favorable et la mesure n’avait pas survécu à la navette parlementaire.
Après avoir reçu les différents partis politiques du socle commun la semaine dernière, Sébastien Lecornu s’est entretenu ce lundi avec Sophie Binet. La secrétaire générale de la CGT lui a présenté ses exigences.
Sébastien Lecornu a annoncé sa volonté de mettre un terme aux derniers privilèges accordés à vie aux anciens Premiers ministres, dans le cadre d’un effort global de réduction de la dépense publique. Une mesure qui concernerait actuellement 17 anciens locataires de Matignon, alors que ces avantages restent relativement limités.
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