Deux fidèles "historiques" du président, une députée LREM issue de la droite juppéiste proche du Premier ministre: après avoir été chasser aux...
Par Marc PRÉEL
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Deux fidèles "historiques" du président, une députée LREM issue de la droite juppéiste proche du Premier ministre: après avoir été chasser aux frontières de sa majorité pour la liste aux européennes, Emmanuel Macron a misé sur la "promotion interne" de trois trentenaires.
Renouvellement ou bien rétrécissement? Choix de nouveaux talents ou figure imposée par un banc des remplaçants dégarni? Sibeth Ndiaye (porte-parole du gouvernement), 39 ans, Cédric O (Numérique), 36 ans, et Amélie de Montchalin (Affaires européennes), 33 ans, incarnent les interrogations autour du macronisme, deux ans après son imprévisible arrivée au pouvoir.
"Avec la liste des européennes, on a montré qu'on pouvait encore faire de l'ouverture, là on fait de la promotion interne avec des révélations des deux premières années du quinquennat", défend un conseiller de l'exécutif.
L'irruption des trois trentenaires a en outre fait tomber à 48,2 ans la moyenne d'âge du gouvernement, désormais le plus jeune depuis 1962, aux débuts de la Ve République de de Gaulle et Pompidou.
Cédric O, le nouveau secrétaire d'Etat au Numérique, le 1er avril 2019 à Paris
AFP
Selon le récit des sources dans la majorité, les équilibres finaux du remaniement se sont noués durant le week-end autour du principal pari du chef de l'Etat: nommer au gouvernement Sibeth Ndiaye, sa conseillère en communication à l'Elysée.
Un nom "arrivé tard" dans les échanges au sommet de l'Etat et qui est "l'idée du président", selon un familier des discussions.
Quand différentes options lui avaient été présentées pour succéder à Benjamin Griveaux au porte-parolat du gouvernement (Marc Fesneau, Aurore Bergé, Emmanuelle Wargon...), le chef de l'Etat a préféré nommer celle qui a accompagné sa marche vers le pouvoir.
"Cette fonction tend à devenir celle de porte-parole du président. Il faut donc lui conférer toute légitimité, la proximité avec le président étant la source de cette légitimité", justifie l'un de ses proches.
- Retour à la parité -
Ex-trésorier de la campagne présidentielle, conseiller chargé du numérique à l'Elysée mais ayant la double casquette à Matignon, Cédric O tenait lui la corde en coulisses depuis plusieurs jours, selon un conseiller.
Longtemps considéré comme favori pour prendre le portefeuille des Affaires européennes, un troisième conseiller de l'Elysée, Clément Beaune, n'a en revanche finalement pas été nommé.
Trois conseillers du "Château" nommés dans la même fournée, cela aurait été trop, reconnaissent certains. Le Premier ministre Edouard Philippe y était défavorable, assure une source proche de l'Elysée. "Le Premier ministre avait la volonté d'envoyer un signal au groupe LREM, en choisissant un député", nuance un de ses proches.
Amélie de Montchalin, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, le 1er avril 2019 à Paris
AFP
Elle-même souvent citée comme ministrable mais pas nommée lors des précédents remaniements, c'est donc l'élue de l'Essonne Amélie de Montchalin qui remplacera Nathalie Loiseau aux Affaires européennes, avec un ministère ramené au passage au rang de secrétariat d'Etat.
"Une juppéiste remplace une juppéiste. Ce pragmatisme sied à l'Europe", s'amuse un député LREM, selon qui "Macron avait besoin de Beaune", son précieux conseiller Europe.
Une ex-juppéiste à la place d'une ex-juppéiste, et deux proches acteurs de la campagne qui en remplacent deux autres (Benjamin Griveaux et Mounir Mahjoubi): en termes d'équilibres politiques, le remaniement a des airs de statu quo, raillé par l'opposition.
Le choix permet aussi de rétablir la parité au sein du gouvernement (18 hommes et 18 femmes), qui n'était plus respectée depuis janvier.
Mais avec les promotions des conseillers O et Ndiaye, il accélère aussi les changements de têtes à l'Elysée, après les départs de plusieurs cadres ces dernières semaines: Ismaël Emelien, Stéphane Séjouné, Sylvain Fort...
"Le président continue la mue de son cabinet, il amorce l'étape 2 du quinquennat. La crise des +gilets jaunes+, le contact avec le terrain ont pu lui faire ressentir un isolement. Il veut ouvrir son cabinet à de nouvelles personnes et à de nouvelles idées", assure le député LREM.
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