Remaniement : le médecin urgentiste François Braun est nommé ministre de la santé
Brigitte Bourguignon quitte le gouvernement. Battue au second tour des élections législatives dans la sixième circonscription du Pas-de-Calais, elle est remplacée un mois et demi après sa nomination au poste de ministre de la Santé par François Braun, auteur du récent rapport de la mission « flash ».

Remaniement : le médecin urgentiste François Braun est nommé ministre de la santé

Brigitte Bourguignon quitte le gouvernement. Battue au second tour des élections législatives dans la sixième circonscription du Pas-de-Calais, elle est remplacée un mois et demi après sa nomination au poste de ministre de la Santé par François Braun, auteur du récent rapport de la mission « flash ».
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Il est un homme de terrain. Chef des urgences du Centre Hospitalier Régional (CHR) de Metz Thionville, et président du syndicat Samu-Urgences France, François Braun avait affronté, dans la région Grand Est, l’épidémie de covid-19, une région particulièrement meurtrie par les premières vagues du virus. Le médecin urgentiste avait été auditionné en juillet 2020, à l’Assemblée nationale sur l’impact, la gestion et les conséquences du covid-19. « Monsieur Santé » du programme d’Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle, le docteur messin s’était progressivement rapproché du monde politique. Il occupe cette fonction de référent santé avec le médecin anesthésiste-réanimateur du CHU de Dijon, Sébastien Mirkek.

L’auteur d’une « mission flash » sur les urgences

Missionné par le Président de la République le 31 mai 2022 à la suite de sa réélection, sur une « mission flash » d’une durée d’un mois portant sur l’accès aux soins urgents et non programmés, François Braun a été auditionné début juin par le Sénat, sur l’objet de cette mission. Le médecin a essuyé des critiques des parlementaires sur la pertinence de cette mission. « Cette mission flash est parfaitement inutile », avait indiqué la sénatrice communiste, du Val-de-Marne, Laurence Cohen. Le sénateur de Paris, Bernard Jomier, s’était désolé d’une « énième mission inventaire » alors que l’hôpital est confronté depuis plusieurs mois à une situation critique, notamment dans les services des urgences, accentuée par une crise du personnel.

L’urgentiste avait défendu, devant les parlementaires, l’utilité de cette mission. François Braun avait détaillé sa méthode : faire du « damage control. » Cette stratégie vise à « maîtriser les dégâts » dans un contexte qui ne permet pas la prise en charge de la totalité des problèmes. « Il faut arrêter l’hémorragie », avait résumé François Braun. Pour « passer l’été », du mieux possible, « on ne fera pas revenir forcément des soignants dans les deux trois mois qui viennent. Si on part sur cette idée, on se trompe. Il faut surtout qu’on évite que des soignants continuent à quitter l’hôpital », insiste-t-il. Le docteur messin avait souligné la nécessité de transformer le système de santé français. « Notre système […] est à bout de souffle car il est construit sur l’offre de soins. Ce système fonctionne quand l’offre dépasse les besoins […]. Le ‘challenge’ pour les années à venir, c’est de réussir la bascule de ce système vers un système basé sur la réponse aux besoins de santé de la population », avait-il expliqué.

L’ex-référent Santé du programme d’Emmanuel Macron, François Braun avait remis ses recommandations le 30 juin, 41 mesures pour éviter une crise estivale au sein de l’hôpital. En visite à Pontoise le 1er juillet, Élisabeth Borne avait annoncé l’adoption de l’ensemble des propositions contenues dans le rapport. Ces solutions « de court terme » se déclinent sur trois axes : une meilleure orientation des patients selon leur besoin, une « mobilisation des « professionnels de santé » et une revalorisation du personnel travaillant de nuit.

Septième vague, prolongation du passe vaccinal, quatrième dose…

Le premier dossier explosif sur la table du nouveau ministre de la Santé et de Prévention est celui du rebond épidémique. L’Hexagone est confronté depuis plusieurs semaines à une reprise de l’épidémie de covid-19. Cette septième vague est provoquée par l’apparition des souches BA.4 et BA.5 du variant Omicron. En préparation, selon le site Atlantico, le ministre devra défendre au Parlement le projet de loi sur la prolongation du passe vaccinal. Le 3 juillet, le nombre de nouveaux cas détectés s’établissait à 120 000. Le docteur messin devra également relancer la campagne de vaccination de quatrième dose pour les plus de 60 ans. Cette population est éligible depuis le printemps à un nouveau rappel vaccinal. Le nouveau ministre de la santé devra également faire face à la crise à l’hôpital. Face au manque de personnel soignant et de moyens, plusieurs services d’urgence sont obligés de restreindre l’accueil de patients en soirée ou le week-end.

Erigée en chantier prioritaire par Emmanuel Macron au cours de la campagne présidentielle, le nouveau ministre, François Braun, devra mener la réforme des politiques de santé souhaitée par le chef de l’Etat. Au cours de la présentation du programme du président candidat à Aubervilliers, Emmanuel Macron avait promis une nouvelle méthode de gouvernance assez proche du « chantier de l’école » : des concertations de plusieurs mois, menées à l’échelon local associant professionnels de santé, élus et l’ensemble des parties prenantes, afin de trouver des solutions locales pour « répondre aux besoins de santé aux populations. » François Braun pourra compter sur l’appui d’Agnès Firmin-Le Bodo, ministre déléguée, chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de la santé.

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