Renaud Muselier tacle LR, un parti « en phase terminale », dont le poids politique « n’existe plus qu’à travers le Sénat »
Invité de Public Sénat, le président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, a déploré la perte d’influence de son ancienne famille, LR, et pointé l’absence d’expérience politique de ses députés. Il prédit à terme la disparition du parti : « Ils ne le savent pas, mais c’est fini pour eux. »

Renaud Muselier tacle LR, un parti « en phase terminale », dont le poids politique « n’existe plus qu’à travers le Sénat »

Invité de Public Sénat, le président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, a déploré la perte d’influence de son ancienne famille, LR, et pointé l’absence d’expérience politique de ses députés. Il prédit à terme la disparition du parti : « Ils ne le savent pas, mais c’est fini pour eux. »
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

La campagne pour la présidence de LR donne une couleur particulière à la rentrée parlementaire de la droite. Réunis jeudi et vendredi à Biarritz pour accorder leurs violons avant de s’attaquer aux grands chantiers législatifs de l’automne, les parlementaires LR vont aussi devoir se positionner durant les prochaines semaines par rapport aux quatre candidats déjà déclarés pour prendre la suite de Christian Jacob, qui a quitté la rue de Vaugirard après les législatives : le maire d’Orléans Serge Grouard, le sénateur vendéen Bruno Retailleau, le député du Lot Aurélien Pradié et le député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti, qui fait figure de favori. « Joker ! », répond Renaud Muselier, lorsqu’on lui demande son avis sur cette candidature. Il faut dire que le président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur a quitté avec fracas Les Républicains à la veille de la présidentielle, après avoir dénoncé la complaisance manifestée par Éric Ciotti à l’égard d’Éric Zemmour.

« Je regarde avec tristesse ce qu’il se passe dans cette famille politique que j’aime. Une très grande tristesse », admet toutefois Renaud Muselier, qui était invité ce vendredi 16 septembre de « Bonjour chez vous », la matinale de Public Sénat. « On est passé d’une primaire avec un ancien président de la République et deux anciens Premiers ministres [en 2016, ndlr] à moins de 5 % à la présidentielle [le score de Valérie Pécresse en 2022, ndlr]. Il n’y a même pas, chez les députés, un seul ancien ministre ! », constate cet ex-secrétaire d’Etat aux affaires étrangères.

« La puissance, c’est Gérard Larcher qui la détient »

Il estime que LR, qui s’est longtemps targué de disposer d’un maillage territorial puissant malgré différents revers électoraux, a fini par se couper du terrain : « Maintenant qu’on a coupé le national et le local, avec la fin du cumul des mandats, les élus locaux traitent leurs problèmes entre eux, pendant que les autres discutent là-haut. On est sur deux mondes différents. »

Surtout, Renaud Muselier laisse entendre que le rabougrissement progressif de LR diminue la crédibilité du parti sur la scène nationale, et interroge le poids politique et la marge d’action de son prochain dirigeant. « Ce n’est plus un parti de gouvernement. Aujourd’hui, la puissance du parti n’existe plus qu’à travers le Sénat, c’est la réalité », estime Renaud Muselier. Au sein de la Chambre haute, qui conserve une majorité de droite et du centre, les 145 élus LR et apparentés forment le premier groupe parlementaire de droite, loin devant les 62 députés dont le parti dispose au Palais Bourbon. Une situation qui déplace le centre de gravité de la droite vers le Palais du Luxembourg. « Et donc, la puissance, c’est Gérard Larcher qui la détient », estime notre invité.

« Ils ne le savent pas, mais c’est fini pour eux. C’est tout. Ce sont ces patients que l’on voit dans les hôpitaux, qui sont en phase terminale, mais qui ont toujours un peu d’espoir de vivre. On les conforte, on les console, mais on sait que s’est fini », conclut-il.

Partager cet article

Dans la même thématique

Renaud Muselier tacle LR, un parti « en phase terminale », dont le poids politique « n’existe plus qu’à travers le Sénat »
3min

Politique

Budget : Amélie de Montchalin assume le dialogue avec le PS plutôt qu’avec le RN au nom des « valeurs gaullistes »

A 48 heures de la réunion de la commission mixte paritaire sur le projet de loi de finances, le ton est monté d’un cran entre le gouvernement et la droite sénatoriale qui refuse d’endosser la responsabilité d’un niveau de déficit, porté à 5,3 %. Aux questions d’actualité au gouvernement du Sénat, Amélie de Montchalin indique que le gouvernement a choisi « en conscience de travailler avec le Parti socialiste ».

Le

Renaud Muselier tacle LR, un parti « en phase terminale », dont le poids politique « n’existe plus qu’à travers le Sénat »
3min

Politique

Dermatose des bovins : Sébastien Lecornu appelle au soutien des vétérinaires menacés

Lors des questions d’actualité au gouvernement du Sénat, le Premier ministre Sébastien Lecornu a longuement détaillé la stratégie de l’exécutif pour lutter contre la crise de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et a appelé au soutien des vétérinaires menacés, car en charge des « dépeuplements » des bovins affectés.

Le

Renaud Muselier tacle LR, un parti « en phase terminale », dont le poids politique « n’existe plus qu’à travers le Sénat »
4min

Politique

Budget 2026 : « Les choses vont être difficiles », reconnaît Sébastien Lecornu, face à des sénateurs LR en colère

Le président du groupe LR au Sénat a fait part de la colère de ses troupes lors des questions au gouvernement, après que le ministre de l’Économie a pointé du doigt la responsabilité du Sénat dans la dégradation du projet de loi de finances. Le Premier ministre a indiqué que ses ministres faciliteraient les compromis, à deux jours de la commission mixte paritaire.

Le