Rencontre entre les équipes de Yannick Jadot et Christiane Taubira : « On n’aurait pas dû y aller », estime Cormand

Rencontre entre les équipes de Yannick Jadot et Christiane Taubira : « On n’aurait pas dû y aller », estime Cormand

Pour l’eurodéputé EELV David Cormand, les écologistes n’ont pas intérêt à s’allier avec la gauche de gouvernement, qui traverse selon lui une crise idéologique. Il regrette notamment les discussions entamées entre les équipes de Yannick Jadot et Christiane Taubira.
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Bloqué dans les sondages à 5 %, le candidat EELV Yannick Jadot subit lui aussi, comme ses concurrents de gauche, l’éparpillement des voix entre sept candidatures à la présidentielle de ce côté de l’échiquier politique. Appelé par les uns et les autres, le rassemblement reste au point mort. « Ce ne sont pas des problèmes d’ego, ce sont des questions idéologiques », explique David Cormand. L’eurodéputé Europe Ecologie-Les Verts était ce jeudi l’invité politique de la matinale de Public Sénat. « Il y a une fin de cycle politique à gauche, celle de la social-démocratie, qui est un modèle économique obsolète d’après moi. Quand on parle de la division à gauche, on parle surtout de la décomposition de la social-démocratie », estime l’élu.

« Nous sommes écologistes, nous ne sommes pas sociaux-démocrates, ce n’est pas notre guerre, mais nous sommes happés par cette décomposition », constate-t-il. Sa famille politique aurait donc tout intérêt à prendre ses distances avec cette gauche, qu’elle a pourtant épaulée sous le quinquennat de François Hollande. « C’est là qu’il faut que l’on soit meilleur : il faut dire que l’on veut passer à un autre cycle, que nous ne sommes pas dans le raccommodement de la gauche. »

La rencontre avec les équipes de Christiane Taubira « nous ramène à des discussions de popol, tacticiennes »

Raison pour laquelle il déplore la rencontre, le 8 février dernier, entre des représentants de Yannick Jadot et de Christiane Taubira, dont le journal Le Monde s’est fait l’écho. « Je pense que l’on n’aurait pas dû y aller. Cela nous ramène à des discussions de popol, tacticiennes. Je ne crois pas qu’il faille d’accord », balaye David Cormand.

« La promesse de Christiane Taubira et de la primaire populaire, c’était d’avoir de nouvelles idées au service d’une candidature capable de rassembler. Où en est-on aujourd’hui ? Est-ce que cela a réussi ? Non », constate l’élu. Et d’ajouter : « Yannick Jadot est arrivé deuxième alors qu’il n’était pas candidat. Si la candidature de Christiane Taubira ne fonctionne pas, la conclusion est assez simple… »

Avec Sandrine Rousseau, « c’est un peu changeant en fonction des mots »

Sur Twitter, Sandrine Rousseau s’est agacée d’avoir appris par voie de presse la rencontre entre l’écologiste et l’ancienne garde des Sceaux. Bien que favorable à ce rapprochement, elle dénonce des « tractations de couloir », susceptibles de faire fuir les militants. « C’est une responsable politique, elle a son style, elle s’exprime comme ça », a tenté de désamorcer David Cormand.

Interrogé quant à savoir si l’ancienne secrétaire nationale adjointe d’EELV est encore sur la même ligne que Yannick Jadot, qui lui a ravi - à seulement quelque 2 000 voix près - l’investiture d’EELV à la présidentielle, le député européen hésite : « Je ne sais pas trop, c’est un peu changeant en fonction des mots. Globalement les choses se passent pas mal » souffle-t-il. Et de conclure : « Elle porte un certain nombre de combats qui la dépassent, qui étaient préexistants à Sandrine Rousseau. Une campagne c’est différentes touches, ce n’est pas qu’une seule entité, ce sont des personnalités, différents styles. Ce n’est pas tellement le mien, je pars du principe que quand on a des choses à se dire, il vaut mieux se les dire [en face] que de les poster sur Twitter. »

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