Une nouvelle main tendue au Parti socialiste. Christophe Béchu, maire d’Angers et secrétaire général d’Horizons, affirme ce mercredi 17 septembre qu’il faut « bien entendu » faire des concessions à la gauche dans le cadre des négociations sur le prochain budget. Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, reçoit aujourd’hui à Matignon les responsables de tous les dirigeants de gauche, excepté La France insoumise, qui a refusé l’invitation. L’objectif ? Résoudre la difficile équation politique à l’Assemblée nationale, où le futur gouvernement restera sous la menace d’une rapide censure si aucun compromis n’est trouvé avec le PS.
« Il vaut mieux un mauvais budget que pas de budget »
Pour Christophe Béchu, la priorité est avant tout de sécuriser les feuilles de route budgétaires de l’État et de la Sécurité sociale pour l’année 2026. « Il vaut mieux un mauvais budget que pas de budget », assure l’ex-ministre de la Transition écologique, invité de la matinale de Public Sénat. Selon lui, « l’absence d’accord (…) coûte à l’économie » et « de manière indirecte aux Français avec un appauvrissement du patrimoine global ».
Pour éviter cette situation, il appelle donc le bloc central à prendre en compte les positions défendues par les socialistes. « Nous n’arriverons pas à un accord si nous ne faisons pas des pas dans leur direction », insiste Christophe Béchu. Sur le plan budgétaire, l’édile est convaincu qu’« un premier chemin » existe entre le PS, qui défend pour 2026 un effort de 22 milliards d’euros pour les finances publiques, et l’objectif de plus de 40 milliards d’euros d’économies fixé par le précédent gouvernement de François Bayrou.
Points de vue difficiles à concilier
Mais les responsables socialistes ont prévenu : le « dialogue » amorcé avec Sébastien Lecornu ce mercredi ne signifie pas pour autant « automatiquement » l’entrée en « négociation » avec l’ex-ministre des Armées, a précisé le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner, mardi. Le PS espère entre autres mettre la pression pour pousser vers une suspension de la réforme des retraites de 2023. Néanmoins, sur cette dernière demande, les désaccords avec le bloc central paraissent toujours importants. « Je ne comprends pas le déni des socialistes sur ce sujet, qui est à rebours de la position de tous les sociaux-démocrates dans les pays qui nous entourent », déplore Christophe Béchu.
Autre revendication des socialistes : l’imposition de la taxe Zucman sur les patrimoines de plus de 100 millions d’euros. Or, là encore, difficile de concilier les points entre la gauche et le « socle commun ». « Quels sont les pays au monde qui ont mis en place des dispositifs comparables si c’est si formidable, si vertueux et si formidable ? », interroge Christophe Béchu. « Si ça n’existe nulle part, on a peut-être le droit de se dire qu’il y a quelques effets pervers qui dépassent de très loin la photo qu’on est capable d’en donner. » Le responsable reconnaît tout de même la nécessité d’avancer sur le thème des inégalités pour négocier. « On ne peut pas avoir de tabou sur les questions de fiscalité, de répartition de l’effort », estime Christophe Béchu.