Sénat

René Monory : l’audace d’une ascension républicaine

Du Futuroscope au palais du Luxembourg, en passant par la mairie de Loudun ou la rue de Grenelle, Pierre Bonte-Joseph retrace l’incroyable parcours de René Monory, le garagiste devenu président du Sénat, un symbole de l’ascension républicaine.
David Bini

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De Loudun à la présidence du Sénat, la carrière de René Monory est à son image, éclectique et résolument tournée vers l’avenir. Ceux qui l’ont côtoyé gardent de lui le souvenir d’un homme moderne et déterminé.
« C’est un rebelle à sa manière, explique François Bayrou, Haut-commissaire au plan, qui l’a connu. Il était un homme profondément déterminé à exercer sa liberté […]. Les autres font des mots, des idées, des concepts, lui il voyait le réel. ». Celui qui a été lui aussi ministre de l’éducation retient également la volonté affichée par René Monory lors de son passage rue de Grenelle, de faciliter l’insertion professionnelle des étudiants : « Il voulait que cette formation générale conduise à un métier, il disait qu’il n’y a pas de vie s’il n’y a pas de métier ».
Une ambition qui se retrouve également dans l’un des projets phares de la vie de René Monory : le Futuroscope.

« Il comptait tout au rapport de force »

La création de ce parc futuriste est avant tout une histoire d’audace. « Bien sûr, c’était une détermination, confie Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre de 2002 à 2005, il comptait tout au rapport de force : « Est-ce que vous oserez m’arrêter ? Je crée des emplois, je bâtis et vous allez oser m’arrêter ? Mais alors, qui décide dans ce pays ? » Il y allait très fort il avançait, il ne faisait pas d’erreur. ».

Mais René Monory n’a pas fait d’erreur, en débutant les travaux du Futuroscope alors même que le projet était en cours de validation au Conseil Général de la Vienne. Car plus qu’un parc d’attraction, c’est un exemple d’avenir que veut bâtir le conseiller régional. « Une école d’ingénieur y a été créée et aujourd’hui 10 % des sciences de l’ingénieur y sont rassemblées, c’est un pôle d’intelligence de société » rappelle Jean-Pierre Raffarin.
Pari réussi pour René Monory qui a fait de son projet un pôle d’attractivité durable.

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« Au fond, c’est un homme d’État »

La conviction est la même en 1992 lorsqu’élu président du Sénat, René Monory entreprend de moderniser l’institution. Une impulsion vers l’avant dont se souvient bien Gérard Larcher, actuel Président du Sénat. « Quelque part il nous a bousculé, il nous a fait du bien. ».

Celui qui a été pendant un temps vice-président de René Monory se souvient d’un homme qui a fait progresser le Sénat : « Il l’ouvre sur le monde, il l’ouvre sur la société, il l’ouvre sur le futur » poursuit Gérard Larcher. Il crée la chaine parlementaire, le site internet du Sénat et multiplie les voyages et les réceptions de chefs d’État, donnant à l’institution une dimension diplomatique inédite sous la Vème République.
« Au fond, c’est un homme d’Etat » confie Gérard Larcher.

Retrouvez le documentaire « René Monory, le garagiste devenu président du Sénat » vendredi 21 juillet à 17h30 et 23h puis en replay sur notre site internet ici.

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