C’est l’une des interrogations qui plane autour d’Emmanuel Macron : en cas de victoire à la présidentielle avec quelle majorité, le président d’En Marche pourrait-il gouverner? Habituellement, Emmanuel Macron y répond par une pirouette arguant que parmi ses principaux concurrents, aucun n’est en mesure de construire une majorité sur la base de son seul parti. Et pour solidifier cette majorité et s’éviter des frondeurs, Emmanuel Macron pense avoir trouvé la parade. Chaque député élu sous la bannière d’En Marche, devra signer le « contrat avec la Nation », une liste des principales réformes qu’ils s’engageront à voter.
L’ancien ministre de l’Economie, lui, n’a pas de parti, mais un mouvement, comme il aime à le rappeler. Un mouvement dont l’accord d’alliance avec le Modem repose sur la promesse d’une loi sur la «moralisation de la vie publique».
Cet après midi, à son QG de campagne Emmanuel Macron tiendra une conférence de presse sur « le thème du renouvellement politique et de la construction d’une majorité de projet ». Ses propositions en faveur du renouvellement, fer de lance de sa candidature à la présidentielle, ont été maintes fois exposées depuis son meeting de Strasbourg le 4 octobre dernier. Un thème qu’il associe dans son programme à « la moralisation de la publique » qui comprend des mesures telles que : l’interdiction faite aux parlementaires d’exercer des activités de conseil, l’interdiction pour un élu ou un ministre d’embaucher un membre de sa famille, interdiction de cumuler plus de trois mandats identiques successifs, ou encore la suppression du régime spécial des retraites des députés et sénateurs. De plus, toute personne détenant un casier judiciaire niveau B2 ne pourra pas se présenter à une élection.
En matière de renouvellement, le candidat d’En Marche propose de réduire « d’environ » un tiers le nombre de députés et de sénateurs. La parité sera renforcée avec « une diminution du financement public des formations politiques qui auront une représentation déséquilibrée ». Emmanuel Macron qui s’est engagé à investir des candidats dans les 577 circonscriptions, dont plus de la moitié devrait provenir de la société civile, a reculé la date de l’annonce des 100 premiers candidats. Initialement prévues pour être annoncées par vagues de mars à mai, elles devraient finalement être rendues publiques après l’élection présidentielle. Le « paysage politique change » a prudemment justifié Jean-Paul Delevoye, président de la Commission d’investiture d’En Marche.
Emmanuel Macron qui se targue régulièrement de rejeter tout accord d’appareil, pointe toutefois le « cas très spécifique » du Modem. « Il y aura des députés MoDem, qui seront dans cette majorité présidentielle » mais, « pour ce qui est des autres formations politiques, non: toutes et tous seront complètement dans le mouvement En Marche! » expliquait-il au Parisien, la semaine dernière.
Contacté par publicsenat.fr, l’entourage d’Emmanuel Macron ne précise pas si de nouvelles mesures en faveur du renouvellement seront annoncées cet après-midi.