Résultats européennes 2024 : le pouvoir d’achat et l’immigration, principales motivations du vote des Français
Après le large succès du RN au scrutin de dimanche, retour sur les motivations des électeurs pour voter ou s'abstenir avec notre enquête IPSOS, réalisée pour France Télévisions, Radio France, France24/RFI, Public Sénat/LCP Assemblée Nationale*.
Une victoire implacable. Alors que la liste conduite par Jordan Bardella (31.3%) a surpassé le score de la majorité présidentielle de près de 17 points (14.6%), les sondeurs ont voulu s’intéresser aux déterminants du vote des électeurs, mais aussi les raisons pour lesquels ces derniers se sont abstenus.
Alors que le RN avait axé sa campagne sur les thématiques de pouvoir d’achat et d’immigration, les Français ont, dans leur très large majorité, considéré que ces sujets constituaient un point crucial dans leur vote. Et cela s’est reflété dans leur vote…
Immigration et pouvoir d’achat au cœur des priorités des Français
Dans un contexte marqué par l’inflation, les électeurs ont placé le pouvoir d’achat en tête de leurs préoccupations (45%), juste devant l’immigration (43%), loin devant la protection de l’environnement (27%) et le système de santé (26%), pourtant en grande difficulté depuis la crise sanitaire. Moteurs forts de l’actualité, la guerre en Ukraine (19%) et la situation à Gaza (6%) ne sont que faiblement plébiscités par les Français, de même que l’avenir de l’agriculture (15%), alors que celle-ci a marqué très fortement l’actualité du début de l’année.
Des résultats qui masquent cependant des très fortes disparités parmi les courants politiques. Ainsi, les électeurs de Renaissance considèrent que la place de la France en Europe et dans le monde (50%), ainsi que la guerre en Ukraine (44%), constituent les sujets les plus importants dans le choix de leur vote. A contrario, les électeurs de gauche plébiscitent davantage le pouvoir d’achat, la protection de l’environnement, le système de santé ou encore le niveau des inégalités sociales. De l’autre côté de l’échiquier politique, pouvoir d’achat, immigration et sécurité des biens et des personnes, sont les principaux moteurs du vote.
Les différences sont en revanche beaucoup moins marquées selon l’âge et la catégorie socio-professionnelle. Quelles que soient les catégories d’âge ou la situation socioprofessionnelle, pouvoir d’achat et immigration constituent les deux priorités principales des électeurs. Une seule différence notable au niveau de la protection de l’environnement, davantage plébiscitée par les plus jeunes, alors que les plus âgés penchent en faveur du système de santé.
Les électeurs regardent d’abord les propositions des candidats sur les questions européennes
De manière générale, les électeurs qui se sont déplacés ont d’abord tenu compte des propositions des partis sur les questions européennes (55%) pour motiver leurs décisions, 10 points devant les questions nationales (45%). Un chiffre relativement stable par rapport aux dernières élections de 2019, où la répartition était de 57-43%.
Néanmoins, les disparités s’avèrent relativement marquées selon l’électorat. Ainsi, à l’extrême-droite, les électeurs du RN (73%) et de Reconquête (62%) considèrent comme prioritaires les propositions de leurs candidats sur les questions nationales. A l’opposé, les électeurs de Renaissance (84%), du PS (83%) et des écologistes (82%), considèrent que les propositions de leurs candidats sur les questions européennes prennent le pas dans leur vote en faveur de leur candidat.
Une abstention moins forte que prévue
Les principaux instituts de sondages témoignaient de l’intérêt croissant des Français pour les élections au fur et à mesure que l’échéance se rapprochaient. Ils ne se sont pas trompés, ce chiffre s’élevant à 48%.
Pour justifier le fait de ne pas s’être déplacés, les abstentionnistes avancent plusieurs raisons. Largement devant, 42% des non-votants n’ont pas glissé un bulletin dans l’urne car ils estiment que ces élections ne changeront rien à leur vie quotidienne (+ 2 points par rapport à 2019). En deuxième position, 28% des abstentionnistes ne se déplacent pas pour manifester leur mécontentement à l’égard des responsables politiques en général, un chiffre en recul de 4 points par rapport aux dernières élections. En revanche, seuls 17% invoquent leur volonté de manifester leur mécontentement à l’égard de l’UE, et seulement 6% le font car ils ne se déplacent jamais.
Des électeurs majoritairement sûrs de leur choix
Enfin, les électeurs se sont avérés plutôt sûrs de leur choix, bien en amont du jour du scrutin. Ainsi, 64% déclarent avoir fait leur choix au moins un mois avant leur scrutin, et seulement 11% l’ont fait le week-end des élections.
Un chiffre qui cache de fortes disparités selon l’électorat. Ainsi, les Français s’étant prononcés en faveur de Jordan Bardella (RN) avaient dans leur écrasante majorité, fait leur choix au moins un mois avant le scrutin (83%), loin devant les électeurs de Valérie Hayer (Renaissance) (68%) et Marion Maréchal (Reconquête) (64%). Des huit candidats principaux, c’est François-Xavier Bellamy (LR) qui disposait de l’électorat le plus incertain, puisque seuls 44% de ses électeurs avaient fait leur choix en la faveur de la tête de liste du parti de droite, au moins un mois avant le jour fatidique.
*Enquête réalisée du 6 au 7 juin 2024 selon la méthode des quotas, auprès d’un échantillon de 8 923 personnes inscrites sur les listes électorales, constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus
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