Avant la commission mixte paritaire sur le budget, les oppositions formulent leurs réserves sur le texte issu du Sénat. Sur le plateau de Parlement Hebdo, l'écologiste Guillaume Gontard dénonce un budget « totalement austéritaire », le député RN, Gaëtan Dussausaye, évoque un « budget de punition sociale ». Néanmoins, le fond des critiques et la position à adopter en cas de recours au 49-3 divergent.
Retailleau, Dati, Saint-Martin… ces ministres qui pourraient rester au gouvernement
Par Simon Barbarit
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Ça en deviendrait presque lassant. Comme en septembre et en janvier, l’attente va peut-être s’avérer longue avant qu’un nouveau gouvernement soit nommé. Un évènement politique qu’Emmanuel Macron a pris l’habitude de faire durer. L’absence de majorité et la tripartition de l’Assemblée depuis les législatives anticipées de juillet, ont conduit le chef de l’Etat à mener des entretiens avec les responsables des différents groupes et formations politiques, sans garantie de stabilité politique pour autant. Michel Barnier peut en témoigner.
Même si son gouvernement est le plus éphémère de la Ve République, certains ministres démissionnaires pourraient bien rester au sein de l’exécutif.
Bruno Retailleau
Très actif pendant ces trois mois, le ministre de l’Intérieur démissionnaire a été l’un des seuls noms à émerger dans l’opinion. Bruno Retailleau a été frustré de ne disposer que de quelques semaines pour montrer ce que LR était en mesure de faire à Beauvau. Il en veut particulièrement au RN d’avoir voté la censure de son gouvernement et l’accuse de « mélenchonisation ». Il fait l’objet d’un intense lobbying de la part de ses amis LR qui souhaitent son maintien en poste et pourquoi pas succéder à Michel Barnier à Matignon. De quoi pousser le Vendéen à poser ses conditions. « La droite ne pourra faire aucun compromis avec la gauche qui a trahi Blum et Clemenceau », a-t-il prévenu, vendredi, sur X.
Sébastien Lecornu
Sur le papier, le ministre des Armées et des Anciens combattants coche toutes les cases pour succéder à Michel Barnier. C’est un fidèle d’Emmanuel Macron, membre de tous les gouvernements depuis 2017. Il a l’avantage de pouvoir ménager, au moins pendant un temps, le Rassemblement national. Selon les informations de Libération, il avait rencontré au printemps dernier, lors d’un dîner, la cheffe de file du parti d’extrême droite en compagnie de Thierry Solère, conseiller politique à l’Elysée. S’il n’accède pas à Matignon, avec la multiplication des crises internationales, une loi de programmation militaire à respecter, on imagine mal Sébastien Lecornu être remercié.
Jean-Noël Barrot
Lui aussi pourrait bénéficier des crises internationales, et de la dernière en date, en Syrie. Dans ce contexte, le ministère des Affaires étrangères a besoin de stabilité. Ce qui pourrait assurer le maintien en poste de Jean-Noël Barrot qui a multiplié les déplacements à l’étranger ces trois derniers mois. Vice-président du Modem, sa place serait d’autant plus assurée si François Bayrou est nommé Premier ministre.
Laurent Saint-Martin
Le ministre des Comptes publics, Laurent Saint-Martin n’a pas ménagé sa peine pour défendre, dans les deux assemblées, un budget aussi contesté. Respectueux des parlementaires, se revendiquant de la gauche sociale-démocrate, « marcheur » de la première heure mais solidaire d’un Premier ministre de droite, Laurent Saint-Martin a fait un sans-faute. Après la censure, le ministre a eu la tâche de préparer une loi spéciale pour permettre à l’appareil d’État de fonctionner en l’absence de budget. « Il suffit de réunir le Conseil des ministres pour qu’elle soit présentée », a-t-il indiqué sur TF1.
Rachida Dati
La ministre de la Culture avait déjà sauvé sa tête lors du dernier remaniement. Malgré une mise en examen pour « corruption passive » et « trafic d’influence passif », Rachida Dati conserve les faveurs du couple présidentiel et garde des contacts avec son ancienne famille politique LR. La ministre avait annoncé aux sénateurs une rallonge de 300 millions d’euros pour le budget afin de faire « du patrimoine la grande priorité de ce gouvernement ». Elle également lancé un pavé dans la mare en plaidant en faveur d’une idée qu’elle juge « innovante », à savoir pratiquer des tarifs différenciés à l’entrée de Notre-Dame de Paris.
Catherine Vautrin
Comme en 2022, son nom est aussi cité parmi « les premiers ministrables ». Jusqu’au dernier moment, elle avait cru être la prochaine Première ministre, avant que ne lui soit préférée Elisabeth Borne. Nommée ministre du Travail, de la Santé et des solidarités dans le gouvernement Attal, en janvier, Catherine Vautrin a conservé un gros portefeuille dans le gouvernement Barnier, celui de ministre du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation. Elle a pour elle d’avoir conservé des liens avec la droite, son ancienne famille politique, et sa fidélité au chef de l’Etat.
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