Les sénateurs LR diront lundi à Emmanuel Macron, qui s'exprimera devant les deux chambres réunies en Congrès à Versailles, qu'ils "ne se laisseront pas intimider par une majorité massive", a annoncé jeudi son président Bruno Retailleau.
"Le groupe Les Républicains au Sénat ne se laissera pas intimider par une majorité massive tentée par l'hégémonie", écrit l'élu de Vendée dans un communiqué.
"Nous dirons au président de la République qu'il est temps qu'il dissipe le flou qui entoure ses propositions. Que nous attendons qu'il restaure l'autorité de l’État et que la France doit se garder des tentations communautaires", poursuit-il.
"Nous lui dirons que les réformes institutionnelles ne doivent pas masquer des renoncements", écrit-il encore, ajoutant que "l'opposition, le débat, les droits du Parlement doivent être respectés".
La veille, le président de la commission des lois du Sénat Philippe Bas (LR) avait estimé sur Public Sénat que la prise de parole d’Emmanuel Macron devant le Parlement "a pour effet d’effacer l’autonomie du Premier ministre devant les chambres".
"C’est une vison des institutions excessivement présidentialiste dans un régime parlementaire", a-t-il dit. "Ça affaiblit le Premier ministre. Et un président fort a besoin d’un Premier ministre fort car c’est lui qui porte les réformes devant l’Assemblée nationale et le Sénat. Et s’il l’affaiblit, il se tire une balle dans le pied", avait ajouté le sénateur de la Manche.
De son côté la sénatrice écologiste Esther Benbassa a annoncé qu'elle ne se rendrait pas au congrès. "J'étais à Calais lundi. Je n'irai pas à Versailles lundi prochain", affirme-t-elle dans un tweet.
Dans un autre tweet, l'élue du Val-de-Marne poursuit: "moi, sénatrice république et démocrate, pense être le plus à ma place auprès des sans voix qu'à Versailles pour acclamer un monarque bavard".
Selon Mme Benbassa, les autres sénateurs écologistes devraient en faire autant.