À chaque débat budgétaire, la gauche parlementaire tente de réintroduire l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), réduit en 2017 en un impôt sur la fortune immobilière. La question se repose avec une nouvelle acuité en cette période de dépenses publiques exceptionnelles et d’une chute des recettes fiscales. L’ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy, Raymond Soubie, estime lui-même que le gouvernement « aura du mal à y échapper ». Interrogée par Public Sénat à l’issue des questions au gouvernement du 13 mai, Agnès Pannier-Runacher a fermé la porte pour de multiples raisons.
Elle a d’abord relativisé son poids. « Le fait de remettre l’impôt de solidarité sur la fortune représenterait une recette de l’ordre de deux milliards d’euros par an, face à 110 milliards d’euros en deux mois de dépenses faites par l’État. Ce n’est pas du tout au niveau des enjeux que nous devons affronter », a insisté la secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances. Elle considère aussi que ce n’est pas le moment « de matraquer les Français avec de l’impôt ».
Cette ancienne dirigeante d’entreprise juge, en outre, que la suppression de l’ISF était une « bonne décision », « efficace » pour relancer l’emploi, et que durant les 30 ans de son existence, la situation de l’hôpital public ne s’est pas améliorée.