Mercredi 25 juillet, au lendemain du rapatriement par la France de 15 femmes et 32 enfants des camps de prisonniers djihadistes en Syrie, la sénatrice LR, Valérie Boyer a repris une question de son collègue, Roger Karoutchi, posée trois mois plus tôt.
Pour mémoire en octobre dernier, le vice-président du Sénat s’était adressé au ministre de la Justice en ces termes : « Le gouvernement a finalement changé de politique et décidé de rapatrier collectivement toutes les femmes et les enfants des djihadistes retenus en Syrie. Pourquoi ? »
« Vous avez répondu, je vous cite, en réalité notre doctrine n’a pas changé », a cité Valérie Boyer avant de ponctuer : « Ironie ou mépris ».
« Les enfants, doivent être traités avec humanité et vigilance »
La sénatrice des Bouches du Rhône a pointé quant à elle « un changement de doctrine », « l’abandon du cas par cas ». « Comment garantissez-vous la sécurité des Français face à ces personnes qui haïssent toujours la France ? »
« Nous n’avons pas changé. La position du gouvernement est extrêmement claire », a assuré Éric Dupond-Moretti. « Ceux qui ont choisi Daesch doivent être jugés au plus près des lieux où ils ont commis leurs crimes. Mais, il y a des enfants, Madame la sénatrice, qui n’ont rien choisi et qui doivent être traités avec humanité et vigilance […] Ce sont des enfants français. Ne vous en déplaise », a-t-il appuyé.
« L’humanité, vous n’en avez pas le monopole »
« Nous n’avons pas changé. Nous rapatrions à la demande à chaque fois que c’est possible en ayant à l’esprit la sécurité de nos forces de l’ordre. Les femmes ont toutes fait l’objet d’une judiciarisation. Et les enfants, ils sont placés parfois auprès de leurs grands-parents, parfaitement intégrés, parfaitement honnêtes et parfaitement Français », a-t-il ajouté.
Une réponse qui n’a pas convaincu la sénatrice. « L’humanité, vous n’en avez pas le monopole », a-t-elle tancé, estimant que le gouvernement « optait pour des migrations mortifères massives ».
A noter que le ministre n’a cette fois-ci pas rappelé la condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l’Homme en septembre 2022. La juridiction européenne reprochait à la France de ne pas avoir motivé son refus de rapatrier des familles de djihadistes en Syrie.