Retour des heures supp’ : Fillon dit « non », Larcher ne ferme pas la porte
Alors que François Fillon a clairement fermé la porte à la demande de Laurent Wauquiez de rétablir la défiscalisation des heures supplémentaires, Gérard Larcher affirme que « c’est un sujet qui n’est pas arbitré ».

Retour des heures supp’ : Fillon dit « non », Larcher ne ferme pas la porte

Alors que François Fillon a clairement fermé la porte à la demande de Laurent Wauquiez de rétablir la défiscalisation des heures supplémentaires, Gérard Larcher affirme que « c’est un sujet qui n’est pas arbitré ».
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Retour vers le futur. En 2007, Nicolas Sarkozy promettait la défiscalisation des heures supplémentaires. Supprimée par François Hollande, la mesure revient dans le débat de la campagne de 2017. Au risque pour Les Républicains d’envoyer des messages contradictoires. Après un mea culpa en forme de changement de pied sur la Sécu, assiste-t-on à un couac de campagne sur les heures supp’ ?

Offensive des sarkozystes

Ce matin, sur RTL, Laurent Wauquiez a appelé de ses vœux le retour de cette mesure phare de Nicolas Sarkozy, soulignant au passage qu’« un projet ne peut être que du sang et des larmes »… « Nous, on n’est pas une droite ultralibérale, on est une droite qui défend la valeur travail. Il serait paradoxal que cette mesure qui est vraiment au cœur de ce qu’est ma conception de la droite, le travail, les classes moyennes, que nous nous l’abandonnions » a lancé l’ex-président par intérim des Républicains, rétrogradé après la primaire au rang de vice-président. Il avait été déçu du traitement qui lui a été réservé.

Cela ressemble clairement à une offensive des sarkozystes orphelins à l’égard de François Fillon. Hier, Brice Hortefeux a aussi réclamé le retour des heures supp’. Aujourd’hui, Valérie Debord y est allée de son tweet.

Comme si ce n’était pas assez, la veille, Jean-François Copé dénonçait de son côté « l’énorme erreur » que ferait le candidat en ne revenant pas sur le non-cumul des mandats. François Fillon semble avoir aussi ses frondeurs…

Devant ce début d’opposition interne, François Fillon a vite mis les pendules à l’heure. Quelques minutes plus tard, sur RMC-BFM-TV, il opposait une fin de non-recevoir au président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. « Je pense que c’est inutile de reprendre les mots de la gauche : "Le sang et les larmes, c’est aujourd’hui". C’est pas le programme que je propose. (…) Mon programme ne sera pas amendé, il sera… enrichi. Si Laurent Wauquiez a des idées supplémentaires pour enrichir le programme, il est le bienvenu, mais il ne sera pas amendé. Et en particulier, puisque j’ai entendu qu’il proposait la défiscalisation des heures supplémentaires, on est en 2017, pas en 2007. Il y a dix ans on a défiscalisé les heures supplémentaires, aujourd’hui ça n’aurait aucun sens. Ça n’aurait aucun sens de subventionner les entreprises pour que les Français travaillent plus. De les subventionner pour les 35 heures. C’est-à-dire de les subventionner des deux côtés et d’emprunter sur les marchés internationaux pour financer tout ça. La réponse est : non » a clairement répondu François Fillon.

Ne pas faire perdre de pouvoir d’achat

Fin du débat ? Pas tout à fait. En fin de matinée, le président du Sénat, Gérard Larcher, n’a pas fermé la porte à la demande de Laurent Wauquiez, avec qui il a déjeuné il y a peu et assure bien s’entendre. « C’est un sujet qui n’est pas arbitré. Il va falloir qu’on arbitre » a affirmé ce proche de François Fillon, interrogé lors de sa conférence de presse de rentrée devant l’Association de la presse parlementaire (voir la vidéo). « C’est l’accord d’entreprise le seuil de déclenchement des heures supplémentaires. Avec un sujet connexe : moi je veux garantir le Smic » a-t-il ajouté.

Gérard Larcher lie plus globalement cette question de la défiscalisation des heures supplémentaires à celle du « maintien » ou de l’augmentation du pouvoir d’achat. Le président du Sénat évoque la hausse de la TVA – le candidat veut instaurer une TVA sociale pour financer la baisse des cotisations des entreprises – et « le retour du quotient familial ». Sur les taux de TVA, « il peut y avoir un débat sur la gamme d’un certain nombre de produits intermédiaires qui servent au quotidien. Il appartiendra à François Fillon de trancher. Quand je dis qu’il y a discussion, il n’y a pas négociation. C’est comme pour le cumul des mandats, il ne changera pas la colonne vertébrale de son projet, mais il y a des discussions de cette nature. Parce que l’objectif, c’est de ne pas rendre les gens avec moins de moyens ou moins de revenus » ajoute Gérard Larcher. Il faudra peut-être travailler encore un peu pour affiner le projet. Payé en heures supp’ ?

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