Retour sur une année politique très com’

Retour sur une année politique très com’

Mises en scène, prises de risques, échecs et buzz… L’année politique a été marquée par une campagne pleine de rebondissements mais aussi par les premiers pas d’un président hors-norme. Pour comprendre tous les rouages de communication qui ont marqué cette année atypique, place au décryptage par les experts de Déshabillons-les.
Public Sénat

Par Cléa Czechowski

Temps de lecture :

1 min

Publié le

Mis à jour le

François Fillon attaque ses concurrents à la primaire de la droite sur leurs affaires judiciaires

François Fillon : "C'est un outsider, challenger"
00:48

28 août 2016, « il ne sert à rien de parler d’autorité quand on n’est pas soi-même irréprochable. Qui imagine le général de Gaulle mis en examen ? » Quand il prononce ce discours à Sablé-sur-Sarthe , François Fillon « n’est qu’un outsider, challenger de la primaire » affirme Nicolas Bordas, vice président de TBWA et ancien communicant de François Hollande en 2012. Selon lui, le candidat prend alors un risque en ciblant le passé et le présent judiciaire de ses adversaires pour mettre en avant sa propre irréprochabilité. Le problème, en effet, comme ajoute le communicant Arnauld Champremier-Trigano, c’est qu’on se « salit vite » dans le monde politique. Avec le recul, ce discours peut donner l’impression que François Fillon n’est pas « conscient de son dossier », qu’il n’a « pas la moindre idée de ce qui peut poser problème ». C’est du moins ce que souligne Lorrain de Saint Affrique, assistant parlementaire et ancien conseiller de Jean-Marie Le Pen.

 

Benoît Hamon annonce le ralliement de Manuel Valls à Emmanuel Macron

Pour Nicolas Bordas, communicant, Hamon a "un côté looser, presque calimero" quand il dénonce la trahison de Valls lors de la campagne présidentielle
01:47

L’annonce inédite de Benoît Hamon sur le ralliement de Manuel Valls à Emmanuel Macron le 26 mars dernier a également marqué l’année politique. Pour Nicolas Bordas, c’est une démonstration de la « posture angoissée » du candidat mais cela pointe également un problème : le manque « d’éthos » du candidat. En effet, pour Arnauld Champremier-Trigano, directeur de la communication de Jean-Luc Mélenchon en 2012, la stratégie de désarmement de l’adversaire est pertinente mais le manque d’incarnation du socialiste lui a fait défaut.

 

L'hologramme de Jean-Luc Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon utilise l'hologramme pour corriger son "handicap de départ"
00:56

Cette campagne présidentielle a également été rythmée par ce que Nicolas Bordas appelle le « Mélenshow ». Ainsi, Jean-Luc Mélenchon, plus vieux candidat en lice, se devait de « corriger son handicap de départ », ce qu’il a fait en incarnant la modernité, notamment par l’utilisation d’hologrammes le 5 février 2017. Cette « brillante » campagne a donné lieu à une grande déception face aux résultats du premier tour, une situation que Lorrain de Saint Affrique décrit comme la « solitude d’un homme qui s’est pris une claque ».

 

Marine Le Pen rencontre les salariés de Whirlpool à Amiens

Whirlpool : "Emmanuel Macron allait dans l'arène et lui il bossait"
00:57

Quand elle rend visite aux salariés de l’usine Whirlpool d’Amiens, Marine Le Pen fait une « démonstration du Kairos », de maîtrise du temps, elle saisit le moment opportun pour « aller dans l’arène », mais cette séquence de communication ne peut être analysée comme réussie car selon le communicant, président de M&C Saatchi Gad, Gilles Masson, elle ne « bosse pas » à la différence d’Emmanuel Macron.

 

La séquence réussie : Emmanuel Macron dément les rumeurs sur son homosexualité

Quand Emmanuel Macron retournait les rumeurs du net à son avantage
02:00

Alors comment affirmer qu’une séquence de communication peut être réussie ? Et quelle séquence marquera définitivement l’année écoulée ? 6 février 2017, Emmanuel Macron dément avec humour les rumeurs sur sa prétendue homosexualité. Une séquence saluée par Gilles Masson et Nicolas Bordas, le premier voit dans cette « stratégie d’anticipation » un tournant favorable de la campagne, quant au second, il présente le candidat lors de cet épisode comme un « communicant intuitif ». Devenu président, « sa stature en terme de communication » n’est plus à démontrer pour Gilles Masson, reste encore à faire ses preuves dans la « real life ».

 

Retrouvez tous les tops et les flops en communication de l'année dans l'émission Déshabillons-les sur Public Sénat samedi 8 juillet à 15h et dimanche 9 juillet à 00h15 et 11h15.

Dans la même thématique

SIPA_01188734_000055
8min

Politique

Coupes budgétaires : le PS doit-il regretter de ne pas avoir voté la censure du gouvernement Bayrou ?

Depuis la reprise de l’examen du projet de la loi de finances au Sénat, il ne se passe pas un jour sans que les esprits s’échauffent autour d’une coupe budgétaire inscrite dans des amendements du gouvernement, déposés, souvent, à la dernière minute. Les élus de la France Insoumise y voient l’illustration d’un fourvoiement du PS qui n’a pas voté la censure la semaine dernière. Les socialistes misent, eux, sur la commission mixte paritaire pour continuer à faire pression.

Le

Retour sur une année politique très com’
3min

Politique

Tensions PS/LFI : « François Hollande est là pour en finir avec le NFP », déclare Eric Coquerel

La rupture est-elle consommée entre la France insoumise et le Parti socialiste ? Les déclarations de François Hollande et de Jean-Luc Mélenchon ce week-end ont alimenté les tensions entre les deux formations du Nouveau Front populaire. Invité ce lundi de Public Sénat, le député LFI Eric Coquerel estime que les socialistes « vont peut-être redevenir un des pôles de la majorité macroniste ».

Le