Retrait de l’armée française au Burkina Faso : « La pression mise par la Russie et sa milice Wagner pour nous chasser a fini par payer »
Ce lundi, le Burkina Faso a confirmé avoir demandé le départ des troupes françaises basées dans le pays dans un délai d’un mois. Paris a répondu attendre des clarifications de la part du président de transition Ibrahim Traoré.Christian Cambon, président LR de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, revient sur une décision « brutale » et « curieuse ». Entretien.

Retrait de l’armée française au Burkina Faso : « La pression mise par la Russie et sa milice Wagner pour nous chasser a fini par payer »

Ce lundi, le Burkina Faso a confirmé avoir demandé le départ des troupes françaises basées dans le pays dans un délai d’un mois. Paris a répondu attendre des clarifications de la part du président de transition Ibrahim Traoré.Christian Cambon, président LR de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, revient sur une décision « brutale » et « curieuse ». Entretien.
Public Sénat

Par Steve Jourdin

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Le porte-parole du gouvernement du Burkina Faso a confirmé lundi que Ouagadougou avait demandé le départ des troupes françaises. Êtes-vous surpris par cette annonce ?

Ma première réaction est une réaction de tristesse. Après le Mali, la dégradation de notre présence dans cette partie de l’Afrique continue. L’annonce du Burkina n’est pas étonnante. La pression mise par la Russie et sa milice Wagner pour nous chasser de cette région a fini par payer.

Il s’agit cependant d’une décision curieuse, car l’aide de la France au Burkina a été très importante. Il y a eu une aide « décentralisée » et d’autres aides multiples. C’est désormais au gouvernement d’Elisabeth Borne de déterminer la nature des aides futures. Ce qui m’étonne dans toute cette affaire, c’est la brutalité de la nouvelle.

Comment en est-on arrivé là ?

Il faut analyser et interroger le gouvernement sur cette situation nouvelle. C’est ce que nous ferons. Il semble qu’il y ait dans cette région une opération concertée de la Russie, qui essaye de nous écarter des pays avec lequel nous entretenons des relations.

Cette décision va-t-elle entacher sur le long terme les relations entre la France et les pays de la région ?

Il va falloir vérifier la qualité et l’intensité de nos relations avec d’autres pays de la région, comme le Niger et le Tchad, où nos forces sont encore présentes. Il ne faut pas que les mêmes problèmes nous arrivent dans ces pays.

Nos liens avec le Niger et le Tchad sont certes un peu différents, mais nous avions de très bonnes relations avec le Burkina. A l’avenir, il nous faudra donc réfléchir à notre engagement et rester vigilants. Nous respectons la souveraineté des Etats, notre coopération doit s’établir avec des pays qui veulent de nous et qui ont besoin de notre soutien.

Comment envisagez-vous de la présence française au Sahel ?

Nous devons nous interroger collectivement : sous quelle forme et avec quelles règles la France doit se maintenir dans la région ? Il faut engager une remise à plat de nos relations, d’un point de vue économique, militaire et culturel. Je crois que la Russie est partie pour rester en Afrique, et il faudra en tirer les conséquences.

Partager cet article

Dans la même thématique

Retrait de l’armée française au Burkina Faso : « La pression mise par la Russie et sa milice Wagner pour nous chasser a fini par payer »
3min

Politique

Exposition aux écrans : il y a une « overdose technologique » pour ce professeur de collège

Chaque jour, il constate la difficulté de faire cours à une génération « trop connectée ». Manque de concentration, difficultés d’apprentissage, comment enseigner à des enfants connectés en permanence ? Pour y remédier, Antony Mareuil a mis en place un cours de sensibilisation à la surexposition aux écrans. Une solution qu’il nous expose dans l’émission Dialogue Citoyen présenté par Quentin Calmet.

Le

SIPA_ap22964240_000003
6min

Politique

Nucléaire : Israël frappe l’Iran qui promet une riposte sans « limites »

Israël a mené vendredi, dans la nuit, une série de frappes aériennes contre l’Iran, disant viser une centaine de cibles dont des sites nucléaires. Au moins deux dirigeants des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique du régime, ont été tués dont son chef, le général Hossein Salami. Téhéran a riposté en lançant des drones vers le territoire israélien.

Le