« Le changement de cap (d’Emmanuel Macron) est à 360 degrés. C’est-à-dire qu’il revient au point de départ. La crise n’a été qu’une parenthèse » se désole le président du groupe PS du Sénat, Patrick Kanner (voir la vidéo d'Alizé Boissin) à la sortie de son déjeuner avec le président de la République
Ce mardi, et pour la première fois depuis le début de son quinquennat, Emmanuel Macron recevait à l’Élysée les présidents des groupes politiques du Sénat et son président, Gérard Larcher, pendant plus de deux heures de déjeuner. Ce déjeuner fait partie du cycle de consultations entamées par le chef de l’État pour mettre en œuvre « la nouvelle étape » de son mandat prévu par cet été.
« Nous sommes face à un gouvernement de droite libérale qui va poursuivre son chemin »
« Je n’ai pas senti chez le Président, malgré le constat qu’il y aura de la dureté sociale, une volonté de modifier sa ligne politique. Nous sommes face à un gouvernement de droite libérale qui va poursuivre son chemin » note, pour sa part, Patrick Kanner. L’ancien ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports « espérait » qu’Emmanuel Macron « abandonnerait » la réforme de l’assurance chômage. « Non, elle sera adaptée ». « J’espérais qu’il nous dise que la réforme des retraites serait abrogée. Non, elle va se poursuivre. Peut-être sous une autre forme mais elle va se poursuivre » relate-il.
« Emmanuel Macron a dit que la réforme des retraites serait la plus apaisée possible »
« Emmanuel Macron a dit que la réforme des retraites serait la plus apaisée possible » précise Jean-Claude Requier, le président du groupe RDSE du Sénat, pour qui « c’était un déjeuner très cordial et républicain. Chaque président de groupe a fait part de ses préoccupations. Nous avons parlé de la décentralisation, de l’hôpital, du rapport avec la police, de la convention climat, du cadre électoral pour les prochaines élections régionales. Bref, de tous les sujets d’actualité » résume-t-il. Jean-Claude Requier a également fait part de ses préoccupations. « Je lui ai dit que s’il voulait verdir la politique, ça ne devait pas se faire au détriment des territoires ruraux ». Le sénateur s’inquiète d’une l’éventuelle suppression « des vols d’aménagements du territoire » sur les lignes qui relient Auriac, Brive ou encore Rodez à Paris. Une référence à la suppression prochaine des vols intérieurs lorsqu’une alternative en train de moins de deux heures trente existe. « Je lui ai dit aussi que nous étions contre la limitation des 110 km/h sur les autoroutes. Nous ne sommes pas non plus favorables à un référendum » ajoute le sénateur du Lot.
« La France est à la croisée des chemins. On a le choix entre le courage et l’engourdissement »
« La France est à la croisée des chemins. On a le choix entre le courage et l’engourdissement. La clé, c’est la croissance. Ce qui fait les ressorts du développement d’un pays sont des conditions immatérielles : la confiance ». C’est le message qu’a fait passer le président du groupe LR, Bruno Retailleau, au chef de l’État, selon l’entourage du sénateur de Vendée.
Après s’être entretenu avec les représentants des maires, lundi, dont le président de l’AMF, François Baroin, Emmanuel Macron recevra des économistes mercredi, les présidents de groupes politiques de l’Assemblée nationale et le président du Conseil Constitutionnel, Laurent Fabius, jeudi. Sans oublier les 150 citoyens de la convention climat, le 29 juin.