Retraites : « C’est aller trop loin que de parler d’un âge de départ à 67 ans », estime Stanislas Guerini

Retraites : « C’est aller trop loin que de parler d’un âge de départ à 67 ans », estime Stanislas Guerini

Invité lundi matin de Public Sénat, Stanislas Guerini, le délégué général de La République en marche, a plaidé pour un recul de l’âge de départ à la retraite, réforme qui doit être, selon lui, amorcée au début d’un prochain quinquennat. Il se montre toutefois plus nuancé que l’ancien Premier ministre Édouard Philippe, qui a évoqué dans une interview l’âge de 67 ans.
Romain David

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La réforme des retraites, devenue l’arlésienne de cette fin de quinquennat, verra-t-elle le jour avant l’élection présidentielle ? La rumeur a un temps couru que certaines mesures pourraient se glisser dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2022, comme l’instauration d’une pension minimum à 1 000 euros. Une hypothèse qu’a balayée lundi matin Stanislas Guerini, le délégué général de La République en marche, invité de « Bonjour chez vous » sur Public Sénat. « Je crois qu’il serait plus pertinent de présenter un projet complet, de ne pas le faire par bouts », a-t-il déclaré. « La campagne présidentielle pourrait faire valoir la légitimité de ce projet. »

Stanislas Guerini pense que cette réforme des retraites doit donc être une réforme de début de quinquennat. « Je préfère qu’on la prépare dans le moindre détail, qu’on la discute avec les partenaires sociaux », poursuit le député de Paris. S’il estime que la question de l’âge de départ doit être posée, il se montre toutefois plus nuancé que l’ancien Premier ministre Édouard Philippe qui, dans une interview à Challenges jeudi dernier, s’est prononcé en faveur d’un allongement de la durée de vie active jusqu’à l’âge de « 65, 66 ou 67 ans ». « Il faut travailler plus longtemps mais je pense que c’est aller trop loin que de parler d’un âge à 67 ans. Je ne pense pas que l’on soit dans ce moment-là », tempère Stanislas Guerini.

Organiser le rassemblement de la majorité en vue de la présidentielle

Alors que LREM tenait ce week-end son campus de rentrée à Avignon, Stanislas Guerini insiste sur la nécessité de bâtir un mouvement commun, réunissant les différentes composantes de la majorité, en vue de soutenir une probable candidature d’Emmanuel Macron en 2022. « Une campagne présidentielle n’est pas la campagne d’un parti politique. C’est, sous la Ve République, une rencontre entre un homme et le peuple de France », défend l’élu. « Il ne s’agit pas de dissoudre les différentes formations politiques […] Il s‘agit de se rassembler sous une bannière commune qui permette à toutes les formations politiques de la majorité de mieux travailler ensemble », assure-t-il.

Un rassemblement qui doit aussi inclure, estime-t-il, le mouvement que l’ancien Premier ministre Édouard Philippe entend lancer le 8 octobre, initiative qui agasse certains membres de la majorité. « De façon évidente, Édouard Philippe qui a dirigé la majorité parlementaire pendant trois ans, avec qui l’on a si bien travaillé, dont les qualités d’homme d’Etat se sont dégagées pendant la crise, doit être avec nous, dans cette maison commune. Il faut faire avec lui, c’est un atout, une chance », martèle Stanislas Guerini. « Je crois qu’il a exprimé les choses plutôt clairement quand il a annoncé son soutien au président de la République. Ça n’a été une surprise pour personne, seuls des esprits un peu tordus pouvaient douter de ça. »

« Bernard Tapie, c’est aussi un bout de l’histoire du pays »

Toujours au micro de « Bonjour chez vous » sur Public Sénat, Stanislas Guerini a également eu une pensée pour Bernard Tapie, mort le 3 octobre des suites d’un cancer contre lequel il se battait depuis 2017. « Bernard Tapie c’était une passion, une vie française, une résilience à toute épreuve. Je pense que chacun a un petit bout de souvenir avec Bernard Tapie. C’est aussi un bout de l’histoire du pays », salue le patron des marcheurs, rappelant notamment l’engagement politique de l’homme d’affaires contre le Front national, incarné par un célèbre débat télévisé face à Jean-Marie Le Pen en décembre 1989.

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