Retraites : « Certaines limites de la loi peuvent être corrigées » : Michel Barnier charge les partenaires sociaux « d’aménager » la réforme 

Lors de sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre Michel Barnier a évoqué sa volonté de renouveler « le dialogue social » et d’avoir une « relation exigeante et constructive » avec les partenaires sociaux.  
Camille Romano

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Il en fera une déclinaison de la « méthode Barnier » : « écoute, respect et confiance dans les partenaires sociaux ». Devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre a fixé le renouvellement du dialogue social comme une des priorités du mandat. Les partenaires sociaux avaient été reçus dans la semaine à Matignon, un signe que le Premier ministre entend leur donner une place : « J’ai souhaité immédiatement consacrer le temps de l’écoute à tous les partenaires syndicaux et professionnels que j’ai vus cette semaine. Je pense que la situation dans laquelle nous sommes requiert un renouveau du dialogue social et une relation exigeante et constructive avec l’Etat. »

Réfléchir à des aménagements sur les retraites

Une main tendue aux partenaires sociaux, que Michel Barnier leur laisse le soin de saisir, en fixant d’ores et déjà deux priorités de travail, sur l’emploi des seniors et l’assurance-chômage. Une urgence calendaire pour cette dernière, la convention actuelle prenant fin à la fin du mois d’octobre, faute d’avoir pu appliquer entièrement la réforme voulue par Gabriel Attal. « Je fais confiance aux partenaires sociaux pour s’engager dans cet esprit et négocier, dès les prochaines semaines sur l’emploi des seniors, sur notre système d’indemnisation du chômage. Ils sont de mon point de vue les mieux placés pour apporter des solutions. »

C’est aux partenaires sociaux que le Premier ministre entend confier la question épineuse de la réforme des retraites. Sous les appels des députés Insoumis à son « Abrogation », Michel Barnier a lâché qu’il « faudra reprendre le dialogue » sur les retraites, tout en fixant comme « impératif » la préservation « du système de retraites par répartition ». Mais Michel Barnier a toutefois concédé « certaines limites » à la loi votée au printemps 2023, qui devaient être « corrigées ». « Les questions des retraites progressives, de l’usure professionnelle, de l’égalité entre les femmes et les hommes face à la retraite méritent mieux que des fins de non-recevoir », a expliqué le Premier ministre. Pas question pourtant de détricoter la loi : Michel Barnier a évoqué « des aménagements raisonnables et justes de la loi » auxquels les « partenaires sociaux » devront « réfléchir ». Sur ce point, le Premier ministre n’a pas fixé de calendrier.

Partager cet article

Dans la même thématique

2min

Politique

Violences sexuelles : Aurore Bergé souhaite imposer un casier judiciaire vierge pour les professionnels au contact d’enfants

Porté par la ministre déléguée chargée de l’Egalité femmes-hommes, un projet de loi-cadre sur les violences faites aux femmes et aux enfants a été remis hier à Emmanuel Macron et Sébastien Lecornu. Parmi les 53 mesures, Aurore Bergé prône un casier judiciaire vierge pour tout professionnel travaillant avec des mineurs, et met l’accent sur un meilleur encadrement du dépôt de plaintes.

Le

Retraites : « Certaines limites de la loi peuvent être corrigées » : Michel Barnier charge les partenaires sociaux « d’aménager » la réforme 
3min

Politique

Budget : « Une loi spéciale ne peut pas faire office d’un budget », prévient Amélie de Montchalin

L’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale se poursuit au Sénat avant un vote prévu demain dans l’après-midi. Invitée de la matinale de Public Sénat, la ministre de l’Action et des Comptes publics, Amélie de Montchalin a rappelé qu’il n’y a pas « d’alternatives au compromis parlementaire » et s’est montrée réticente quant à l’usage d’une loi spéciale pour faire adopter le budget.

Le

8min

Politique

Budget 2026 : une loi spéciale pour sortir de l’impasse ? « Une solution qui permet uniquement de retarder le problème »

La navette parlementaire continue, et le calendrier budgétaire, lui, se resserre. Le rejet du budget par les députés ce week-end laisse peu d’espoir à un accord sur les lois de finances et de financement de la sécurité sociale de voir le jour dans les temps. De quoi contraindre le gouvernement à plancher sur un projet de loi spéciale, faute de recours au 49-3 et aux ordonnances, une solution pour le moins temporaire.

Le