C’est à plus de 1.000 kilomètres de la France qu’Emmanuel Macron a fait sa première déclaration depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites, ce jeudi 19 janvier. En déplacement pour un sommet franco-espagnol à Barcelone, le président de la République a été sommé de réagir à la mobilisation visant à faire reculer le gouvernement, lors d’un point presse.
Un appel au calme
« Il est bon et légitime que toutes les opinions puissent s’exprimer », a répondu Emmanuel Macron à la presse espagnole concernant la mobilisation contre le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, ayant lieu ce jeudi 19 janvier dans l’ensemble de la France. D’ores et déjà considérée « réussie » par les syndicats, elle aurait mobilisé plus d'un million de manifestants, selon la CGT.
Mais le président a tenu à souligner qu’il espère que les manifestations contre la réforme se feront dans le calme. « Je fais confiance aux organisateurs de ces manifestations pour que cette expression légitime de désaccord puisse se faire sans créer trop de désagréments pour l’ensemble de nos compatriotes, mais évidemment sans débordements, ni violence, ni dégradation ».
Les élections brandies comme bouclier
Emmanuel Macron a défendu une réforme « démocratiquement présentée, validée ». Ayant présenté son projet de réforme durant sa campagne présidentielle et ayant été élu, le président de la République considère que la réforme des retraites a été choisie par les Français. « Les choses ont ensuite été négociées dans un temps que nous avons laissé avec les forces syndicales et patronales », a poursuivi le président.
Aux journalistes présents lui objectant que de nombreux Français ont voté contre Marine Le Pen au second tour de la présidentielle et non en faveur de son projet politique, Emmanuel Macron a reconnu que cela « a aussi existé », mais « que les choses ont été aussi expliquées clairement, démocratiquement ».
Le Président laisse entendre qu’il ira jusqu’au bout
Le chef de l’Etat a assuré de la « détermination » de l’exécutif pour faire aboutir une réforme « juste et responsable ». Les prochains débats à l’Assemblée nationale permettront selon lui « à toutes les forces politiques à l’Assemblée et au Sénat de s’exprimer, d’enrichir le projet et de pouvoir aller au terme d’une réforme qui a été démocratiquement présentée, validée ».
S’il admet ainsi de possibles modifications du texte, le président est demeuré ferme sur le maintien de la réforme. « Si vous voulez que le pacte entre les générations soit juste, il faut procéder à cette réforme. Et donc nous le ferons avec respect, esprit de dialogue mais détermination et esprit de responsabilité », a-t-il conclu.