Retraites, écologie et sécurité animent le séminaire de rentrée du gouvernement
Réussite de la réforme des retraites, écologie et sécurité ont été érigées en priorité mercredi lors d'un long séminaire de rentrée du...
Par Jérémy MAROT, Jérôme RIVET
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Réussite de la réforme des retraites, écologie et sécurité ont été érigées en priorité mercredi lors d'un long séminaire de rentrée du gouvernement à l’Élysée durant lequel des règles ont aussi été définies pour les élections municipales.
Affluence (37 ministres, secrétaires d’État, Haut-Commissaire) et durée (4 heures 15) records pour cette réunion autour d'Emmanuel Macron censée définir les enjeux et la méthode de travail de l'acte II du quinquennat, qui se veut plus délibératif, conformément aux promesses formulées après la crise des "gilets jaunes".
Deux nouveaux ont pris place à 10H30 autour de la table, au lendemain de leur nomination au gouvernement, pour "un moment d'échanges très intenses, très utiles" dixit Édouard Philippe: le Haut-Commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye et le secrétaire d’État aux Transports Jean-Baptiste Djebbari.
Le séminaire, qui, trimestre après trimestre, devient un rendez-vous traditionnel, a permis à la tête de l'exécutif de fixer les "cinq priorités" pour les mois à venir. Au premier rang desquelles, la réussite de la réforme des retraites, une promesse de campagne d'Emmanuel Macron et un dossier hautement inflammable.
Sur ce point, Édouard Philippe entend montrer le chemin en recevant jeudi et vendredi les organisations syndicales et patronales à Matignon, affichant ainsi sa volonté d'une concertation élargie.
"C'est seulement une fois que j'aurai eu ces échanges et que j'aurai essayé de synthétiser l'ensemble de ce qui me sera dit, que dans le courant de la semaine prochaine, j'indiquerai les choix que nous retiendrons sur la méthode et le calendrier de la réforme", a précisé le Premier ministre à l'issue du séminaire.
Il pourrait aussi donner des détails sur les "consultations citoyennes" que le gouvernement a promis d'organiser et dont les contours restent à définir. "Nous voulons favoriser les échanges directs avec les Français, nous voulons utiliser des formats différenciés, le numérique, des réunions publiques", a-t-il laconiquement déclaré.
- "Juste équilibre" budgétaire -
Le président Emmanuel Macron (G) et le Premier ministre Edouard Philippe (D) le 8 mai 2019 à Paris
POOL/AFP/Archives
Dans le sillage de l'activisme vert déployé par Emmanuel Macron lors du dernier G7 à Biarritz, et alors qu'un projet de loi anti-gaspillage arrive au Parlement, l'écologie a également occupé les discussions. "Nous avons rappelé (...) que la transition écologique, ça n'était pas l'affaire de la seule ministre chargée de ces transitions (Élisabeth Borne, ndlr), mais bien l'affaire de tous les membres du gouvernement", a martelé Édouard Philippe en affirmant que désormais, les Français attendent "des résultats concrets" en la matière.
Autre thème abordé, "l'adaptation de nos politiques en matière de sécurité et d'immigration", selon M. Philippe, alors que le débat sur la politique migratoire voulu par Emmanuel Macron aura finalement lieu le 30 --et non le 25-- septembre à l'Assemblée nationale.
Mardi soir lors d'un dîner à l’Élysée réunissant une "quinzaine" de piliers de la majorité, le chef de l'Etat avait déjà insisté sur ces thématiques régaliennes "importantes pour l'avenir", selon un participant, confirmant une information de RTL.
Comme attendu, MM. Macron et Philippe ont aussi appelé le gouvernement a être "attentif à la bonne exécution des réformes". Après deux ans d'exercice, l'exécutif souhaite notamment s'assurer que les décisions dans le champ du travail (ordonnances travail, plan d'investissement dans les compétences, soutien à l'apprentissage, assurance-chômage...) puissent porter les fruits espérés.
Cinquième priorité, "le déploiement de l'agenda européen avec la nouvelle Commission" qui va être installée en novembre, selon M. Philippe.
Le Premier ministre a également rappelé que les prochaines semaines seront marquées par les habituelles et délicates discussions budgétaires. Et qu'à ce titre, il faudra trouver "le juste équilibre entre la poursuite de l'assainissement des finances publiques, la conjoncture économique et la baisse d'impôts massive" de 27 milliards d'euros sur tout le quinquennat.
Enfin, ce séminaire a été l'occasion d'enfin définir des règles collectives pour les élections municipales des 15 et 22 mars prochains.
"A partir de janvier 2020, chaque ministre pourra être candidat", a déclaré M. Philippe.
Mais "quand on est ministre on ne peut pas cumuler avec la tête d'un exécutif local. Donc il (leur) appartiendra de dire s'ils veulent rester membres de gouvernement" ou prendre cette fonction s'ils sont élus, a-t-il expliqué. Et ce quelle que soit la taille de la commune, a-t-il ajouté, réglant ainsi les incertitudes à cet égard autour des possibles candidatures de Gérald Darmanin à Tourcoing et Sébastien Lecornu à Vernon.
La passation de pouvoir à Matignon entre l'ancien Premier ministre Michel Barnier et son successeur, toujours pas connu, est attendue en fin de matinée vendredi, a appris l'AFP et d’autres médias de sources ministérielles.
Le vote de la motion de censure n’a pas seulement fait tomber le gouvernement Barnier. Il empêche l’adoption de nombreux dispositifs, notamment toutes les mesures d’aides. Les agriculteurs et la Nouvelle Calédonie en font les frais, comme l’indexation de l’impôt sur le revenu. Il faudra attendre un nouveau budget, en début d’année, pour y remédier.
Dans le contexte du procès des assistants parlementaires du FN, Jordan Bardella se voit refuser la reconduction de François Paradol, son directeur de cabinet, comme assistant parlementaire local. « Le Parlement européen est devenu plus regardant sur les activités du RN », indique Olivier Costa, spécialiste de l’Union européenne.
Invité de la matinale de Public Sénat, Mathieu Darnaud, président du groupe Les Républicains au Sénat, a répété ce jeudi que son parti ne participerait pas à « un gouvernement dont le Premier ministre serait de gauche et porterait le programme du Nouveau Front populaire ». Le responsable pointe « l’irresponsabilité » des forces politiques qui ont voté la censure.