Après la chute du gouvernement de Michel Barnier, le chef de l’Etat dispose d’une marge de manœuvre aussi réduite qu’au lendemain des législatives anticipées pour trouver un nouveau Premier ministre, dans la mesure où les équilibres politiques restent les mêmes à l’Assemblée nationale, observe le sondeur Stéphane Zumsteeg, invité de Public Sénat ce mercredi 4 décembre. Toutefois, l’échéance budgétaire de la fin d’année devrait pousser Emmanuel Macron à agir rapidement.
Retraites : Édouard Philippe maintient son objectif de faire adopter la réforme avant l’été
Par Public Sénat
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Les questions d’actualité au gouvernement du Sénat ont commencé par l’interpellation du Premier ministre de la part du président du groupe PS, Patrick Kanner. « Quelle urgence y a-t-il d’adopter un texte dont personne ne connaît le financement. La seule urgence est celle du gouvernement qui essaye de se tirer du bourbier dans lequel il s’est enfoncé ». Le sénateur du Nord s’est joint à la requête du président du Sénat. Dans un courrier envoyé la semaine dernière, Gérard Larcher a demandé officiellement à Édouard Philippe de différer l’examen du texte à la Haute assemblée de quinze jours pour attendre les conclusions de la conférence de financement, et ainsi mieux les prendre en compte. L’examen en séance serait ainsi organisé début mai, au lieu de fin avril.
« Nous sommes prêts à siéger en juillet » a complété Patrick Kanner dans l’hémicycle, balayant ainsi l’argument de la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye qui avait justifié le calendrier serré par la tenue des élections sénatoriales en septembre.
Édouard Philippe a réaffirmé sa volonté de voir adopter la réforme « avant l’été ». « Pourquoi avant l’été ? Pour une raison très simple (…) Si nous voulons que la réforme entre en vigueur le 1er janvier 2022 (…) Il faut que nous ayons le temps, après l’adoption définitive, de mettre en place la totalité du dispositif ».
En ce qui concerne le courrier de Gérard Larcher, Édouard Philippe a annoncé qu’il avait eu le président du Sénat au téléphone. « J’ai indiqué au ministre des Relations avec le Parlement (Marc Fesneau) qu’il lui appartenait de se rapprocher du président du Sénat pour voir dans quelles conditions, nous étions en mesure, à la fois, de faire en sorte que la discussion parlementaire au Sénat s’effectue dans de bonnes conditions et de garantir que l’objectif, que je me suis fixé, d’une adoption avant l’été, soit atteint ». Le fameux en même temps…
À noter que quelques minutes plus tard, le président du groupe LR du Sénat, Bruno Retailleau, s’est lui aussi associé à cette demande de report de 15 jours de l’examen de la réforme des retraites au Sénat.