Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a dénoncé lundi "une fake négociation", et l'eurodéputée LFI Manon Aubry une opération de "manipulation" de la part du gouvernement, après le retrait sous conditions de l'âge pivot de la réforme des retraites.
Dans une lettre aux partenaires sociaux samedi, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé être "disposé à retirer" l'âge pivot de 64 ans du projet de loi, tout en conservant le principe d'un âge d'équilibre.
Une "conférence de financement", qui réunira organisations syndicales et patronales, doit se mettre en place fin janvier pour trouver un accord d'ici fin avril sur l'équilibre financier du système. Faute d'accord à cette date, le gouvernement, qui ne souhaite ni baisse des pensions de retraite, ni "hausse du coût du travail", prendra par ordonnance les mesures nécessaires pour atteindre cet équilibre en 2027.
Manon Aubry, députée européenne La France insoumise, a dénoncé lundi sur BFMTV "une formidable opération de communication et de manipulation", car pour elle "en réalité l'âge pivot est juste remplacé par l'âge d'équilibre: on change le contenant, pas le contenu".
"Ce qu'on est en train de vivre en ce moment, c'est une fake négociation, avec un Premier ministre qui nous explique qu'il va négocier, que tout est ouvert, mais quand on le lit, il dit aux organisations syndicales vous pouvez proposer autre chose, mais on ne peut pas toucher aux cotisations, au niveau des pensions" notamment, a relevé de son côté Olivier Faure sur Public Sénat.
"Qu'est-ce qui reste? En janvier l'âge pivot disparaît mais en avril il reviendra", a-t-il prédit, en appelant de nouveau au retrait du texte avant "une vraie négociation, et surtout une évaluation" de l'impact de la réforme.
Dénonçant l'absence de "données", Olivier Faure, qui manifestera de nouveau jeudi, a souligné qu'en tant que député il serait bien dans l'hémicycle le 17 février pour le début de l'examen du texte, "pour expliquer que, quand même, on est dans le grand foutage de gueule".
Le patron du PS a par ailleurs jugé que "le problème de la CFDT", dont il se dit "toujours proche", "c'est qu'elle doit bien comprendre que ce n'est pas elle qui est en train de faire la réforme, c'est le gouvernement".
Pour Manon Aubry, "la CFDT joue le rôle de l'idiot utile, comme ils se sont faits avoir au moment de l'assurance chômage où ils ont topé avec le gouvernement" avant de "se rendre compte que c'était une saignée sociale pour les chômeurs".