Retraites : François Bayrou annoncera le 26 juin ce que le gouvernement retient des propositions du conclave

Malgré l’absence d’entente entre les partenaires sociaux sur les retraites, le Premier ministre précisé qu’il va continuer de travailler avec eux ce jeudi 26 juin. Il annoncera à 17 heures « ce que nous pouvons trouver comme accord ».
Guillaume Jacquot

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Aucune fumée blanche n’est sortie de la salle du conclave, réuni depuis quatre mois pour faire évoluer le régime des retraites. Interrogé au Sénat ce 25 juin sur le devenir des quelques propositions qui ont germé de ces semaines d’échanges, et sur sa promesse de les traduire dans un texte présenté devant le Parlement, François Bayrou a annoncé, ce 25 juin au Sénat, que nouveaux échanges auraient lieu entre Matignon et les partenaires sociaux dans les prochaines heures.

« Il est faux de penser que le conclave ait été un échec. Au contraire. Nous verrons, j’espère dans quelques heures, que ça n’était pas le cas », a répondu le Premier ministre à une première interpellation, faite par Patrick Kanner, le patron des sénateurs socialistes, pendant les questions d’actualité.

« Nous allons autant que possible prendre en compte la totalité des concessions »

Qualifiant de « très importantes » les propositions trouvées par les syndicats et le patronat en particulier pour améliorer la retraite des mères, François Bayrou a répété qu’un « chemin » existait pour « ne rien perdre » de ces avancées. « Je vais continuer à travailler avec eux jusque demain après-midi. Et demain après-midi, je dirai aux Français ce que nous pouvons trouver comme accord. S’il demeure des points de désaccord, le gouvernement les tranchera », a-t-il détaillé. Selon les services de Matignon, une conférence de presse se tiendra à 17 heures.

À la présidente du groupe communiste, Cécile Cukierman, François Bayrou a assuré que le gouvernement prendrait « ses responsabilités ». « Nous allons autant que possible prendre en compte la totalité des concessions et des volontés de se rencontrer, qui ont été le fait des salariés et des entreprises », a-t-il ajouté. « Mme la présidente Cukierman peut être assurée que ce travail ne sera pas oublié, ne sera pas annulé. Nous allons l’assumer devant les Français, dans les responsabilités gouvernementales qui sont les nôtres. »

« J’aurais aimé que le Parlement réexamine l’ensemble du dossier », réplique Patrick Kanner

Lors de sa question, le socialiste Patrick Kanner a reproché au Premier ministre d’être « l’otage de l’intransigeance, assumée, provocatrice, irresponsable, d’un patronat arcbouté sur ses intérêts financiers à court terme ». Le sénateur du Nord a également jugé que le Premier ministre, après la question de son homologue Boris Vallaud la veille à l’Assemblée nationale, était resté « ambigu » sur la suite de l’épode au Parlement. « J’aurais aimé une réponse plus claire, à savoir que le Parlement réexamine l’ensemble du dossier », a-t-il répliqué.

Alors que les députés socialistes ont mis à exécution leur menace de dépôt d’une motion de censure, Patrick Kanner a fait savoir à François Bayrou qu’il aurait « intérêt à parler aux républicains au sens large du terme », plutôt que de se « lier éventuellement au bon-vouloir du Rassemblement national », qui a été fatal à Michel Barnier fin 2024.

Cécile Cukierman a, quant à elle, reproché au chef du gouvernement d’avoir « sciemment dénaturé la négociation » et « empêché le dialogue social », en excluant un retour aux 62 ans et en fixant un cadre financier.

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