Invitée de la matinale de Public Sénat ce lundi, Emmanuelle Wargon, ministre déléguée auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée du Logement, a défendu la nécessité de faire une réforme des retraites avant la fin du quinquennat.
Pour elle, cela nécessite « un consensus ». « Cela ne veut pas dire uniquement avec les organisations représentatives », mais aussi avec la population, « et les Français savent très bien qu’il faudra rééquilibrer le régime de retraites ».
« Pour moi, il est possible d’engager le débat à la rentrée et de créer cette forme de consensus large », soutient Emmanuelle Wargon, alors qu’un débat existe au sein du gouvernement sur l’opportunité de reprendre la réforme ou d’attendre après la présidentielle. La ministre souligne que la réforme précédente « était extrêmement compliquée, elle mélangeait beaucoup de choses et on arrivait à une période extrêmement longue ». « Peut-être faut-il un système un peu plus restreint que cette réforme », ajoute la ministre. Ce ne serait « pas forcément » paramétrique, « il y a des questions d’universalité, du minimum et des petites retraites ». « Mais la réforme à l’identique, je pense que ce serait difficile », assure-t-elle.
Une loi SRU rendue « permanente » mais avec des contraintes « plus souples » pour les communes
Côté logement, Emmanuelle Wargon entend pérenniser la loi SRU, qui impose aux communes un niveau de logements sociaux. Mais la ministre en charge du Logement souhaite en même temps alléger les contraintes pour les villes qui ne respectent pas la loi.
« Ce sera discuté d’ici la fin de la semaine au Sénat », dans le cadre du projet de loi 4D, « nous rendrons la loi SRU permanente, c’est-à-dire que tant qu’une commune n’a pas atteint 20 ou 25 % de logements sociaux, le mécanisme de la loi SRU continue, mais nous allons contractualiser beaucoup plus », explique Emmanuelle Wargon. « Les trajectoires pour atteindre cette obligation seront plus souples et plus contractualisées », précise-t-elle, la période pour faire ce rattrapage pourra être « modulable », si une commune estime ne pas pouvoir atteindre l’objectif. Il y aura « une marge de négociation » pour « tenir compte de la réalité », mais « l’obligation reste ».
Toujours sur le logement, Emmanuelle Wargon « salue » le rapport du Sénat sur le logement dans les Outre-Mer, présenté la semaine dernière. Elle « partage les conclusions sur un point, celui de la territorialisation ». Pour régler les problèmes, la ministre n’est en revanche « pas sûre qu’il faille faire de grandes démarches pour les Outre-Mer », comme des assises du logement, car « chaque territoire a ses besoins ». L’important, « c’est la capacité à fédérer » et de débloquer certains retards, une fois les projets lancés.