Pour la onzième journée de mobilisation, les leaders syndicaux ont tenu à afficher leur unité à quelques jours de la décision du Conseil constitutionnel, le 14 avril. Malgré l’échec de la réunion à Matignon, l’intersyndicale compte poursuivre son action jusqu’au retrait de la réforme.
Retraites : « Il faut que ce gouvernement arrête de considérer que tous ceux qui ne sont pas d’accord avec lui sont radicalisés », estime Laurent Berger
Pour la onzième journée de mobilisation, les leaders syndicaux ont tenu à afficher leur unité à quelques jours de la décision du Conseil constitutionnel, le 14 avril. Malgré l’échec de la réunion à Matignon, l’intersyndicale compte poursuivre son action jusqu’au retrait de la réforme.
Sans grande surprise, la réunion d’hier, à Matignon, entre Élisabeth Borne et l’intersyndicale a été de courte durée. Une situation de blocage qui devrait durer au moins jusqu’à la décision du Conseil constitutionnel, et peut-être au-delà.
« Nous attendons que le Conseil constitutionnel ait une décision de sagesse »
Réunies place des invalides, les différentes organisations syndicales ont répété leur détermination à continuer la mobilisation tant que la réforme n’est pas retirée. « Le gouvernement a lui-même dit qu’il fallait aller au bout du processus démocratique avec la décision du Conseil constitutionnel. Manifester fait aussi partie du processus démocratique », affirme Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT. Néanmoins, après presque trois mois de lutte, l’intersyndicale ne compte pas s’arrêter après la décision du Conseil constitutionnel. « Évidemment que nous attendons que le Conseil constitutionnel ait une décision de sagesse », déclare Sophie Binet, nouvelle secrétaire générale de la CGT, ajoutant que « si le Conseil constitutionnel prenait une décision plus politique que juridique, la mobilisation continuerait pour obtenir le retrait de la réforme ». Une manière de dire que la décision du Conseil constitutionnel ne sera pas un frein à la mobilisation. Sans préjuger de la suite de la mobilisation, Laurent Berger a prévenu que la CFDT respectera « la décision du Conseil constitutionnel, au sens où elle ne dira pas qu’elle est invalide ».
La poursuite du mouvement d’opposition à la réforme des retraites ne semble donc pas suspendue à une décision favorable du Conseil constitutionnel. « La volonté aujourd’hui c’est de continuer le combat. Moi je militerai pour qu’il y ait une nouvelle mobilisation la semaine prochaine », lance Cyril Chabanier, président de la CFTC.
« Je ne sais pas si un éclair peut toucher Jupiter mais si c’était celui de la lucidité ce serait bien »
Entre l’échec des négociations et la volonté de poursuivre la mobilisation contre la réforme des retraites, le dialogue entre l’intersyndicale et l’exécutif semble durablement rompu. Et, assurément, il sera difficile à renouer. « Il faut que ce gouvernement arrête de considérer que tous ceux qui ne sont pas d’accord avec lui sont radicalisés », soupire Laurent Berger, considérant qu’Emmanuel Macron « est en train de s’enfermer dans un mensonge ». Une réaction aux déclarations du chef de l’Etat accusant la CFDT de ne pas avoir formulé de propositions alternatives.
Un constat partagé par l’intersyndicale, pour qui cet entêtement confine à l’irresponsabilité. « Il y a un divorce qui est en train de s’installer entre l’exécutif et le pays. Il est raisonnable, quand on est un vrai démocrate, d’entendre et de ne pas se réfugier autour d’un exécutif qui se rabougrit », juge Laurent Escure, secrétaire général de l’Unsa, avant d’ajouter, « je ne sais pas si un éclair peut toucher Jupiter mais si c’était celui de la lucidité ce serait bien ». Par ailleurs, les attaques du chef de l’Etat contre Laurent Berger ne font que renforcer l’exaspération suscitée par l’exécutif. « Je suis choqué de cette répétition à l’infini, de cette absence d’arguments. Je ne sais pas ce que cherche le Président de la République quand il s’abandonne à ce point à un tissu de contre-vérités », déplore François Hommeril, président de la CFE-CGC. Surtout, selon Cyril Chabanier, le gouvernement prend le risque d’une fracture durable avec les syndicats, affirmant que « sur d’autres négociations, ça va se passer autrement, le gouvernement devra donner des gages pour de véritables avancées, on sera encore plus exigeants ».
Vers un essoufflement du mouvement ?
Si l’intersyndicale se montre déterminée, reste à savoir combien de temps les salariés pourront encore se mobiliser. « Pour les salariés il est évident qu’une journée de mobilisation c’est, a minima, une demi-journée de grève, voire une journée. Donc ça commence à peser très lourdement et on a beau avoir des dispositifs de prise en charge c’est quand même très compliqué », reconnaît Laurent Berger. La mobilisation reste pourtant à un niveau très élevé avec « 1,3 millions de manifestants, dans la rue pour la onzième journée, soutenus par 90 % des actifs, c’est bien qu’il se passe un truc », tempère Laurent Berger. « Je pense qu’on a manifesté une force de représentation du mouvement social unique dans l’histoire », estime François Hommeril, serein pour la poursuite de la mobilisation.
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