Emmanuel Macron va-t-il modifier son projet de réforme des retraites ? Au premier jour de la campagne pour le second tour, le candidat se dit prêt à « bouger » sur le « rapport au temps », « s’il y a trop de tensions ». En visite dans les Hauts-de-France ce 11 avril, le chef de l’Etat cherche à décrisper le débat sur cette proposition de campagne sensible. « On ne va pas le faire du jour au lendemain. Tout ça se discute. »
C’est également le message qu’a fait passer ce soir dans Audition Publique (Public Sénat / LCP-Assemblée nationale / Le Figaro Live), son ministre Julien Denormandie. « C’est quoi la vision ? C’est aujourd’hui, on le sait tous, il va nous falloir progressivement travailler plus longtemps. C’est soit ça, soit l’arrêt de notre système auquel on est tant attaché. » Le ministre de l’Agriculture, qui était pressenti un temps comme directeur de campagne, éclipse volontairement la référence à 65 ans mais affirme que « personne » ne souhaite une réduction des pensions, ni une augmentation des cotisations.
Du côté de la méthode, là aussi, Emmanuel Macron a évolué. Il n’exclut pas de consulter directement les Français. « Utiliser le référendum sur quelle que réforme que ce soit, tels furent ses termes, il n’exclut pas. Parce que c’est un outil à disposition de notre démocratie qui est important », insiste Julien Denormandie.
Quant à la concertation, elle ne sera pas seulement réservée aux partenaires sociaux. Elle sera aussi « politique ». « C’est une concertation à la fois avec les syndicats, et une concertation à la fois politique. Si on veut mener de telles réformes, il est évident qu’il faut le faire avec une méthode qui soit extrêmement ouverte, qui tienne compte des avis, y compris exprimés par les Français », détaille Julien Denormandie. Opération déminage à moins de deux semaines d’un second tour qui s’annonce plus serré qu’il y a cinq ans.
Signe de la nécessité de parler à la gauche, et notamment aux 21,9 % de Français qui se sont portés sur Jean-Luc Mélenchon, le ministre de l’Agriculture répond qu’il faut agir sur le climat. « Les avancées qu’on doit faire sur le changement climatique et sur l’écologie, c’est très important. Vous avez hier des millions de Français qui ont envoyé un signal très clair en disant que ça doit être une priorité du prochain quinquennat. »