Le gouvernement devra "obligatoirement" reculer sur la réforme des retraites, a pronostiqué samedi la présidente de Génération Ecologie Delphine Batho, en dénonçant "un recul des droits" qui "aggrave les inégalités" femmes/hommes.
En prenant la parole vendredi, Edouard Philippe a "essayé de gagner du temps" mais "vu la profondeur du mouvement" et la "détermination" des manifestants, "le gouvernement sera conduit obligatoirement, de façon assumée ou plus ou moins déguisée, à reculer sur cette réforme", a affirmé la députée des Deux-Sèvres samedi sur France Inter.
Le Premier ministre a promis vendredi qu'il livrerait mercredi "l'intégralité du projet du gouvernement" sur la réforme des retraites, après des manifestations qui ont mobilisé plus de 800.000 personnes jeudi.
Dénonçant "une espèce de feuilleton qui dure depuis un an", Mme Batho a déploré un projet "dans lequel les intentions (ne) sont pas très claires" avec "un recul des droits".
Notamment "il y a la crainte que cette réforme aggrave les inégalités qui sont déjà scandaleuses entre les pensions des femmes et celles des hommes", a ajouté l'ancienne ministre de l'Ecologie, pointant "une inquiétude profonde sur l'intention d'une réforme qui n'est pas celle d'un progrès social ou d'une prétendue harmonisation".
Prenant l'exemple de "ce qu'on appelle le régime spécial des policiers ou des enseignants", elle a estimé que cela constituait en fait "une sorte de système de salaire différé au travers de leur régime de retraite", qui pouvait se comprendre "au regard du service qu'ils rendent à la nation".
Selon Mme Batho, la mobilisation contre cette réforme est "un mouvement de résistance" qui "exprime aussi quelque chose de plus large sur la place des services publics" ou "du travail dans la société".