La mobilisation et les grèves contre la prochaine réforme des retraites sont-elles parties pour durer ? Au lendemain d’une première journée d’action qui a rassemblé 800 000 personnes, selon le ministère de l’Intérieur, et alors que les mouvements grève se poursuivent, le Premier ministre a choisi de prendre la parole cet après-midi pour tenter (si c’est encore possible) de circonscrire le mouvement et faire un point sur le calendrier.
« Lorsque des grèves importantes se déroulent dans ces entreprises de transport public, la vie de nos concitoyens s’en trouve affectée (…) J’entends bien entendu tous ceux qui exercent leur droit parfaitement légitime de faire grève et de manifester. Mais j’entends aussi ceux qui souffrent et subissent les désagréments liés à l’exercice de ces droits ». Pour ces derniers, Édouard Philippe leur conseille de se rendre sur le site gouvernement.fr « pour avoir la meilleure information possible ».
« Fake news »
Le Premier ministre l’a promis, sa « logique ne sera jamais celle de la confrontation » ni non plus celle « de la verticalité ». « Avec les retraites nous avons fait le choix du dialogue social depuis janvier 2018 » a-t-il rappelé. Pour autant, le Premier ministre déplore la diffusion de « fake news » sur la réforme universelle, par points, des retraites que souhaite mettre en place le gouvernement qui verra, à terme, la disparition des 42 régimes spéciaux. « Nos concitoyens savent que la très grande diversité des régimes actuels ne peut pas perdurer (…) Le système que nous voulons installer est un système juste qui remplace la solidarité au sein de chaque métier par une solidarité véritablement nationale » a-t-il mis en avant.
« Pas juste de changer les règles en cours de partie »
« Il ne serait pas raisonnable, pas acceptable, pas juste de changer les règles en cours de partie », a précisé dit le chef du gouvernement, en s'adressant particulièrement aux salariés de la SNCF et de la RATP « C'est la raison pour laquelle j'ai indiqué, et je répète aujourd'hui, ma disposition totale pour faire en sorte que les transitions soient progressives. » (…) « Je suis persuadé qu’avec les organisations syndicales, nous trouverons le bon point d’équilibre qui permettra à la fois de rassurer les personnels sur leur avenir sans renoncer à la volonté très ferme qui est la nôtre de projeter le pays dans le futur ».
Aux enseignants particulièrement mobilisés contre la réforme, il a assuré que « le système universel, ce n’est pas la baisse des pensions. Au contraire, c’est la revalorisation progressive de leur traitement de façon à ce que leur pouvoir d’achat ne baisse pas au moment de la retraite ».
En ce qui concerne le calendrier, après de nouveaux échanges avec les partenaires sociaux, lundi, Édouard Philippe présentera mercredi 11 décembre à midi depuis le Conseil Économique Social et Environnemental : « l'intégralité du projet du gouvernement » qui garantira aux Français « la justice, la solidité et la solidarité de leur système de retraites » a-t-il conclu.