Gérard Larcher, le président du Sénat, a défendu la réforme des retraites en cours d’examen au Palais du Luxembourg. Sur Public Sénat, il a rappelé pourquoi il fallait que le Sénat adopte la réforme, repoussant les accusations de « dérive démocratique » formulées par l’opposition de gauche. Le sénateur des Yvelines s’est aussi exprimé sur le projet de loi immigration qui arrive au Sénat dans deux semaines.
Retraites : « La légitimité démocratique appartient au Parlement », martèle le président du Sénat
Gérard Larcher, le président du Sénat, a défendu la réforme des retraites en cours d’examen au Palais du Luxembourg. Sur Public Sénat, il a rappelé pourquoi il fallait que le Sénat adopte la réforme, repoussant les accusations de « dérive démocratique » formulées par l’opposition de gauche. Le sénateur des Yvelines s’est aussi exprimé sur le projet de loi immigration qui arrive au Sénat dans deux semaines.
Droit dans ses bottes, Gérard Larcher, le président du Sénat, persiste et signe sur Public Sénat : « Nous pensons qu’il faut sauvegarder l’un des piliers de notre modèle social, le système de retraite par répartition ». Et cela, quoi qu’il en coûte, quitte à user des articles 38 et 42 du règlement intérieur du Sénat qui permettent de réduire le temps de parole de l’opposition : « Le parlement, c’est fait pour débattre, délibérer et ensuite s’exprimer par un vote pour ou contre. Le rôle du président du sénat, c’est de faire en sorte que le Sénat puisse examiner l’ensemble du texte » prévient Gérard Larcher pour qui « le droit de grève comme le droit d’amendement doivent être défendus et préservés, mais la légitimité démocratique appartient au parlement. »
A ceux qui estiment que la droite sénatoriale fait alliance avec le gouvernement, Gérard Larcher répond que « ce qui a été voté hier, ce n’est pas la réforme du gouvernement. L’article 7, c’est la réforme que nous proposons au Sénat chaque mois de novembre depuis 4 ans ». L’ancien ministre du Travail vante également les modifications apportées par Les Républicains comme la surcote pour les mères de famille ou le CDI sénior. Pour lui, cette réforme n’est pas « comptable » contrairement à ce que dénoncent les sénateurs de gauche, à l’instar de la présidente du groupe communiste Éliane Assassi.
Voter la réforme des retraites relève pour les Républicains de la « cohérence » d’après l’ancien maire de Rambouillet. Sur les députés LR qui hésitent encore à voter pour la réforme des retraites lorsqu’elle reviendra à l’Assemblée nationale, il excuse des parlementaires « dans une situation politique différente », qui ne sont pas membres d’une majorité, tout en précisant que malgré des « différences d’approches, nous travaillons ensemble. »
« Je ne partage pas certains choix de la majorité relative et du gouvernement », assure Gérard Larcher
Gérard Larcher insiste aussi sur les différences entre la droite sénatoriale et les macronistes : « Je ne partage pas certains choix de la majorité relative et du gouvernement. Si nous ne nous mettons pas à la maîtrise des dépenses publiques […], nous ne résoudrons pas un certain nombre d’équations assez terribles au plan financier ». Il fait ainsi référence à la dette française, à peine inférieure à 3 000 milliards d’euros. Si le président cherche à afficher ses divergences avec le gouvernement sur le texte des retraites, il ne mâche pas ses mots sur ceux à venir. Notamment le projet de loi immigration qui arrive le 28 mars dans l’hémicycle.
« La politique migratoire, c’est l’échec du quinquennat d’Emmanuel Macron, assène-t-il. Le texte qui sortira du Sénat sera le texte du Sénat. Nous sommes en première lecture, nous avons donc une responsabilité particulière ». Sans dévoiler les positions de la droite sénatoriale opposée à faire appel à des travailleurs immigrés pour les métiers en tension, Gérard Larcher donne sa vision de la politique migratoire : « Ma conception de valeurs humaines, c’est de dire qu’il faut une politique migratoire qui ne se termine pas pour un certain nombre de femmes et d’hommes au fond de la Manche, c’est insupportable ! »
La constitutionnalisation de l’interruption volontaire de grossesse revient également au cœur du débat politique puisqu’Emmanuel Macron propose un projet de loi constitutionnel pour consacrer « la liberté » de mettre fin à sa grossesse. « Simone Veil disait qu’elle n’était pas favorable à ce que les sujets sociétaux soient inscrits sous une forme de catalogue dans la constitution. C’est ma position. Je n’y suis pas favorable », explique le président du Sénat qui rappelle tout de même qu’il respectera les votes du Sénat. En février dernier, les sénateurs avaient adopté la proposition du LR Philippe Bas dont s’est inspiré le président de la République puisqu’elle parlait, elle aussi, de « liberté de mettre fin à sa grossesse ».
D’après le dernier baromètre Odoxa réalisé avec Mascaret pour Public Sénat, Marine Le Pen et Jordan Bardella sont à présent les deux personnalités politiques qui recueillent le plus de soutien ou de sympathie de la part des Français. Les deux figures du Rassemblement national se hissent à la première place du palmarès de l’adhésion au détriment d’Edouard Philippe, en nette baisse et désormais rejoint par Bruno Retailleau.
Après une embellie en mai, la popularité d’Emmanuel Macron rechute à 28% d’opinions favorables (-1 point) au mois de juin, selon le dernier baromètre Odoxa réalisé avec Mascaret pour Public Sénat et la presse régionale. La situation n’est pas franchement meilleure pour François Bayrou, qui reste le Premier ministre le plus impopulaire depuis 10 ans, malgré un léger rebond de sa cote.
Place Publique a planché depuis neuf mois sur une ébauche de programme, présentée par Raphaël Glucksmann. « Si on aspire à prendre les rênes du pays, c’est fondamental d’avoir une offre politique à gauche, prête à gouverner », lance l’eurodéputé. Mais avant une éventuelle candidature, l’enjeu sera de créer la « dynamique », en revendiquant une ligne « claire ».
A l’Assemblée nationale, les débats autour de la proposition de loi sénatoriale de programmation énergétique ont vu le « socle commun » se fissurer une nouvelle fois sur les questions environnementales. Un amendement LR adopté grâce aux voix du RN fixe un moratoire sur toute nouvelle installation éolienne et photovoltaïque. Un amendement qui devrait conduire à un rejet du texte mardi, lors du vote solennel, et gêner un peu plus le Premier ministre plus que jamais sous la menace d’une censure.