Retraites : « La première ministre est intéressée par la synthèse du Sénat », selon Hervé Marseille

Retraites : « La première ministre est intéressée par la synthèse du Sénat », selon Hervé Marseille

Reçu comme tous les présidents de groupes parlementaires par Elisabeth Borne, le patron des sénateurs centristes a « senti » que la première ministre voyait d’un bon œil la position du Sénat sur les retraites : un report à 64 ans et une accélération de la réforme Touraine. « Il n’est pas impossible que la proposition du gouvernement ressemble furieusement à ce que nous faisons au Sénat », selon Hervé Marseille.
François Vignal

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Les annonces sont repoussées mais les consultations maintenues. La première ministre Elisabeth Borne reçoit cette semaine tous les présidents de groupes parlementaires sur le projet de réforme des retraites. Ce mercredi matin, « dès potron-minet », la locataire de Matignon a poursuivi ses entretiens avec le président du groupe Union centriste du Sénat, Hervé Marseille, qui vient de prendre la tête de l’UDI.

« Une méthode qui intéresse le gouvernement »

Alors qu’Emmanuel Macron s’est engagé sur un report de l’âge légal de départ à 65 ans, la majorité sénatoriale vote depuis plusieurs années, dans le cadre du budget de la Sécu, pour un report de l’âge de départ à 64 ans. De quoi inspirer l’exécutif ? Peut-être. « Nous au Sénat, nous votons dans le cadre de la majorité sénatoriale LR-centristes un amendement qui recueille une large majorité, qui est un mixte entre un âge de retraite et une accélération de la réforme Touraine, c’est-à-dire la durée de cotisation. C’est quelque chose qui fait référence, en tout cas pour nous. Mais j’ai senti que la première ministre était intéressée par cette méthode, cette espèce de synthèse, qui peut être l’aboutissement de la réflexion qu’aura le gouvernement après ses consultations », explique après sa rencontre Hervé Marseille (voir la vidéo d’Audrey Vuetaz).

« C’est à la fois un aboutissement et une méthode qui intéresse le gouvernement. Et je pense qu’au terme des consultations, il n’est pas impossible que la proposition du gouvernement ressemble furieusement à ce que nous faisons ici au Sénat », soutient le président du groupe centriste de la Haute assemblée.

Lire aussi » Report de la présentation de la réforme des retraites : Macron a-t-il « écouté » Bayrou ou est-il dans une « totale improvisation » ?

Si le gouvernement retenait cette solution, elle compliquerait les choses pour les LR, sur le plan politique. On imagine mal en effet les sénateurs LR voter contre leur propre proposition, qu’ils défendent tous les ans. Cette option mettrait aussi la pression sur les députés LR, divisés sur la réforme.

« 65 ans constituent un horizon qui est quand même difficile à accepter »

Quant à un report à 65 ans, promesse de campagne sur laquelle Emmanuel Macron a insisté lors d’un dîner à l’Elysée la semaine dernière, Hervé Marseille l’écarte. « Je crois que 65 ans constituent un horizon qui est quand même difficile à accepter, à la fois par la population et par ses représentants, c’est-à-dire nous. Je crois qu’il sera difficile d’aller au-delà de 64 ans », pense le patron des sénateurs UC, qui estime que « l’âge de référence seul n’est pas suffisant et n’a pas de signification ».

Hervé Marseille a par ailleurs insisté sur un point avec Elisabeth Borne : « J’ai fait valoir également la nécessité de revenir à une politique familiale nataliste plus vigoureuse, car on sait très bien que si on est amené à reparler retraites, c’est que nous avons une démographie défaillante », souligne le sénateur UDI des Hauts-de-Seine, même si « c’est moins dramatique qu’en Allemagne ou d’autres pays européens, mais nous avons un sujet démographique ». Faites des mômes pour sauver les retraites.

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