Le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, a assuré mardi que le gouvernement était défavorable à la hausse des cotisations suggérée par le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, dans le cadre de la réforme des retraites.
"Est-ce qu'il faut augmenter les cotisations? Nous ne sommes pas favorables à ça", a affirmé le ministre sur BFMTV et RMC. "Une augmentation de cotisations, c'est moins de pouvoir d'achat pour les salariés et plus de charges pour les patrons, ça tuerait l'économie", a-t-il ajouté.
Après ces déclarations, l'entourage du ministre a expliqué à l'AFP que le ministre avait rappelé la position de l'exécutif lors de son intervention. "Le Conseil d'orientation des retraites (COR) a montré qu'il faudrait une hausse significative des cotisations pour équilibrer le système", a-t-il rappelé.
"Ce n'est clairement pas le scénario du gouvernement", a-t-il ajouté.
Interrogé sur la possibilité qu'il succède au démissionnaire haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye, M. Darmanin a assuré ne pas avoir eu de contact à ce propos avec Emmanuel Macron ou Edouard Philippe.
"Je vais vous donner un scoop. Ni le président de la République, ni le Premier ministre -je les ai tous deux vus hier- ne m'en ont parlé", a-t-il répondu. "J'en tire la conclusion que comme ils ne m'ont pas posé de question, je n'y réponds pas", a-t-il ajouté.
Dans un entretien paru mardi dans La Croix, M. Berger a proposé une hausse des cotisations afin d'éviter l'âge d'équilibre que le gouvernement souhaite introduire dès 2022 dans le cadre de sa réforme des retraites.
"Il y a d'autres solutions de court terme, une hausse des cotisations, par exemple. Pourquoi est-ce tabou d'en parler, alors qu'il paraît tellement évident de demander à ceux qui ont rempli leur contrat de travailler plus longtemps?", a-t-il affirmé.
Interrogé mardi matin sur CNews sur cette suggestion d'une hausse des cotisations retraite, le secrétaire d'Etat chargé de la fonction publique, Olivier Dussopt, s'est montré circonspect.
"Le débat peut s'ouvrir", a-t-il toutefois assuré, en rappelant que le Premier ministre allait recevoir les organisations syndicales et patronales mercredi en bilatérales puis jeudi en multilatérale.