Les ministres de l’Économie Bruno Le Maire et de la Transition écologique Élisabeth Borne ont accusé dimanche la CGT de refuser le dialogue sur la réforme des retraites, ce qu'a vigoureusement contesté son secrétaire général Philippe Martinez.
"Je pense (que la CGT) défend plus ses troupes que les Français" en demandant le retrait du projet de système universel de retraite par points, a lâché Bruno Le Maire sur France 3.
"Quand Philippe Martinez parle de bras de fer, moi je l'invite à renoncer au bras de fer et je l'invite à entrer dans le dialogue, parce que c'est le dialogue qui nous permettra d'avoir une réforme des retraites qui soit acceptable par tous les Français", a-t-il poursuivi.
Interrogé sur le plateau de France Inter et France Télévisions sur ces propos, le dirigeant cégétiste a estimé que Bruno Le Maire était "encore dans la division".
"On défend tous les Français parce que ce projet de loi concerne tous les Français. Et Bruno Le Maire, j'espère, a regardé la télévision, a écouté la radio. Il a dû entendre ou voir que jeudi dernier, il s'est passé quelque chose et c'étaient pas des privilégiés, c'était le monde du travail qui était dans la rue", a fait valoir le responsable syndical, en écho à la mobilisation de plus de 800.000 manifestants le 5 décembre.
Lors du "Grand jury" RTL/Le Figaro/LCI, Élisabeth Borne a pour sa part estimé que "la CGT, depuis le début, (...) n'est pas dans les discussions".
"Donc je ne pense pas que ce soit avec la CGT qu'on trouvera le chemin de la sortie de ce conflit", a taclé la ministre de tutelle des Transports. "Il y a des propositions des organisations syndicales... C'est à ces propositions que le Premier ministre répondra mercredi", a-t-elle précisé, en allusion à la CFDT, à la CFTC et à l'Unsa, plus ouvertes à la discussion sur le projet du gouvernement.
Dans Le Journal du dimanche, Philippe Martinez a une nouvelle fois répondu à l'accusation qui lui est faite de refuser le dialogue.
Son organisation "a vu" le haut-commissaire aux Retraites Jean-Paul Delevoye "22 fois depuis décembre 2017, n'en déplaise à ceux qui racontent que la CGT a fait la politique de la chaise vide". Mais "nous proposons un tout autre projet de réforme des retraites" que celui de l'exécutif, a-t-il souligné.
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