Retraites: le ton monte entre les syndicats et le gouvernement
Le ton monte entre les principaux acteurs de la contestation du projet de réforme des retraites du gouvernement dimanche, onzième jour de grève...

Retraites: le ton monte entre les syndicats et le gouvernement

Le ton monte entre les principaux acteurs de la contestation du projet de réforme des retraites du gouvernement dimanche, onzième jour de grève...
Public Sénat

Par Lucile MALANDAIN

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Le ton monte entre les principaux acteurs de la contestation du projet de réforme des retraites du gouvernement dimanche, onzième jour de grève dans les transports, à l'avant-veille d'une journée de manifestations à l'appel de l'ensemble des syndicats.

Dimanche, la situation devait toujours être très perturbée dans les transports, et le débat de fond sur les retraites risque d'être parasité par la mise en cause ces derniers jours du haut-commissaire aux Retraites Jean-Paul Delevoye.

Fragilisé par des soupçons de conflits d'intérêts après des omissions dans sa déclaration d'intérêts, ce dernier a rectifié samedi ce document et déclaré 13 mandats dont 11 bénévoles, selon Le Monde.

Il a reçu le soutien du Premier ministre Édouard Philippe, éloignant l'incertitude qui planait sur une éventuelle démission.

De plus en plus inquiet de ne pas voir assez de trains circuler à Noël, le chef du gouvernement a sévèrement critiqué dans le Parisien dimanche les grévistes, qui provoquent de très importantes perturbations dans les transports.

"Noël c'est un moment important. Il faudra que chacun prenne ses responsabilités. Je ne crois pas que les Français accepteraient que certains puissent les priver de ce moment", déclare-t-il.

Il ajoute qu'il ne dirait "pas que tout le pays est en grève. ce n'est pas un blocage total".

Les cheminots grévistes ont déjà annoncé qu'ils n'envisageaient pas de "trêve" pour les fêtes de fin d'année. "Si le gouvernement veut que le conflit cesse avant les fêtes, il a toute la semaine prochaine pour prendre la décision de bon sens qui s'impose: le retrait de la réforme par points", a déclaré à l'AFP samedi Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots (1er).

-"Un point c'est tout" -

Élément clé du passage de la réforme dans l'opinion, le patron de la CFDT, Laurent Berger, est en outre sorti dimanche du silence qu'il observait depuis son coup de colère mercredi, après l'annonce qu'une mesure d'âge était confirmée dans le projet de réforme du système de retraite.

M. Philippe a annoncé la mise en place d'un "âge d'équilibre" à 64 ans. Cela signifie que chacun pourra continuer à partir à la retraite à 62 ans, mais au prix d'un malus sur sa pension, ceux partant après bénéficiant au contraire d'un bonus.

"C'est très simple: pour que la CFDT porte un autre regard sur ce projet de loi, le gouvernement doit accepter de retirer l'âge d'équilibre. Un point, c'est tout", déclare M. Berger au Journal du dimanche.

Il y répète que "cela n'a aucun sens" selon lui de conjuguer la transformation des 42 régimes de retraites existants en un système universel par points avec une mesure d'âge dont le but assumé est de faire des économies pour assurer l'équilibre financier du régime.

Au point de ne pas exclure d'organiser un "rendez-vous en janvier" pour obtenir gain de cause, après la manifestation de mardi, en même temps que l'intersyndicale CGT-FO-Solidaires-FSU qui demande le retrait complet de la réforme.

En attendant, il laisse entendre qu'il accepte l'invitation de Matignon, avec la CFTC et l'Unsa, à une nouvelle concertation. M. Philippe la voulait "le plus tôt possible la semaine prochaine", le responsable syndical n'a pas précisé de date.

Il se dit enfin soucieux qu'il n'y ait "pas de blocage des transports à Noël".

Le trafic restera très perturbé dimanche et lundi avec toujours un quart des TGV et un tiers des TER, ainsi que la quasi-totalité des lignes de métro fermées.

Lundi le trafic sera "très réduit" à la RATP.

Edouard Philippe, le 11 décembre 2019, devant le Cese à Paris pour présenter sa réforme des retraites
Edouard Philippe, le 11 décembre 2019, devant le Cese à Paris pour présenter sa réforme des retraites
POOL/AFP

Le lendemain, cheminots, étudiants, employés de la fonction publique, professions de santé, avocats, magistrats, enseignants sont attendus dans la rue.

Très mobilisés depuis le début du conflit, ces derniers ont obtenu vendredi du gouvernement la garantie de revalorisation des salaires, pour environ 10 milliards d'euros sur plusieurs années, à partir du 1er janvier 2021.

bur-lum/ao

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01059366_000001
7min

Politique

Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : « Ce n’est pas la gauche contre la droite, mais un modèle démocratique contre un modèle illibéral »

Le paysage audiovisuel français est en train de se fracturer en deux blocs. L’animateur vedette, Pascal Praud a accusé la patronne de France Télévision, Delphine Ernotte de mettre « une cible » sur les journalistes sa chaîne, après que cette dernière a qualifié CNews de « chaîne d’extrême droite ». A moins de deux ans de l’élection présidentielle, l’Arcom, le gendarme de l’audiovisuel, subit une pression inédite. Son président, Martin Ajdari sera, auditionné dans quelques jours au Sénat.

Le

Retraites: le ton monte entre les syndicats et le gouvernement
5min

Politique

Mobilisation du 18 septembre : « Soit une politique de rupture est menée, soit on continue à mettre la pression »

A l’appel de l’intersyndicale, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue partout en France pour protester contre le projet de budget pour 2026. Dans le cortège parisien, les manifestants, pas convaincus par la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon, sont déterminés à maintenir la pression sur l’exécutif. Reportage.

Le

SIPA_01229633_000009
1min

Politique

Info Public Sénat. Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : une délégation de sénateurs LR reçue à Radio France le 30 septembre

Alors que le ton se durcit entre les dirigeants de l’audiovisuel public et la chaîne CNews de Vincent Bolloré, qualifiée « d’extrême droite » par Delphine Ernotte, une délégation de sénateurs LR sera reçue par la patronne de Radio France Sibyle Veil le 30 septembre. Le 1er octobre, le président de l’Arcom, Martin Ajdari sera, lui, auditionné par la commission de la culture et de la communication de la chambre haute.

Le