Retraites: le ton monte entre les syndicats et le gouvernement
Le ton monte entre les principaux acteurs de la contestation du projet de réforme des retraites du gouvernement dimanche, onzième jour de grève...
Par Lucile MALANDAIN
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Le ton monte entre les principaux acteurs de la contestation du projet de réforme des retraites du gouvernement dimanche, onzième jour de grève dans les transports, à l'avant-veille d'une journée de manifestations à l'appel de l'ensemble des syndicats.
Dimanche, la situation devait toujours être très perturbée dans les transports, et le débat de fond sur les retraites risque d'être parasité par la mise en cause ces derniers jours du haut-commissaire aux Retraites Jean-Paul Delevoye.
Fragilisé par des soupçons de conflits d'intérêts après des omissions dans sa déclaration d'intérêts, ce dernier a rectifié samedi ce document et déclaré 13 mandats dont 11 bénévoles, selon Le Monde.
Il a reçu le soutien du Premier ministre Édouard Philippe, éloignant l'incertitude qui planait sur une éventuelle démission.
De plus en plus inquiet de ne pas voir assez de trains circuler à Noël, le chef du gouvernement a sévèrement critiqué dans le Parisien dimanche les grévistes, qui provoquent de très importantes perturbations dans les transports.
Sur un quai de la Gare de l'Est à Paris, le 13 décembre 2019
AFP
"Noël c'est un moment important. Il faudra que chacun prenne ses responsabilités. Je ne crois pas que les Français accepteraient que certains puissent les priver de ce moment", déclare-t-il.
Il ajoute qu'il ne dirait "pas que tout le pays est en grève. ce n'est pas un blocage total".
Les cheminots grévistes ont déjà annoncé qu'ils n'envisageaient pas de "trêve" pour les fêtes de fin d'année. "Si le gouvernement veut que le conflit cesse avant les fêtes, il a toute la semaine prochaine pour prendre la décision de bon sens qui s'impose: le retrait de la réforme par points", a déclaré à l'AFP samedi Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots (1er).
-"Un point c'est tout" -
Élément clé du passage de la réforme dans l'opinion, le patron de la CFDT, Laurent Berger, est en outre sorti dimanche du silence qu'il observait depuis son coup de colère mercredi, après l'annonce qu'une mesure d'âge était confirmée dans le projet de réforme du système de retraite.
Prévisions de trafic de la SNCF pour le dimanche 15 décembre
AFP
M. Philippe a annoncé la mise en place d'un "âge d'équilibre" à 64 ans. Cela signifie que chacun pourra continuer à partir à la retraite à 62 ans, mais au prix d'un malus sur sa pension, ceux partant après bénéficiant au contraire d'un bonus.
"C'est très simple: pour que la CFDT porte un autre regard sur ce projet de loi, le gouvernement doit accepter de retirer l'âge d'équilibre. Un point, c'est tout", déclare M. Berger au Journal du dimanche.
Il y répète que "cela n'a aucun sens" selon lui de conjuguer la transformation des 42 régimes de retraites existants en un système universel par points avec une mesure d'âge dont le but assumé est de faire des économies pour assurer l'équilibre financier du régime.
Au point de ne pas exclure d'organiser un "rendez-vous en janvier" pour obtenir gain de cause, après la manifestation de mardi, en même temps que l'intersyndicale CGT-FO-Solidaires-FSU qui demande le retrait complet de la réforme.
Détail du système de calcul de retraites en fonction de la génération
AFP
En attendant, il laisse entendre qu'il accepte l'invitation de Matignon, avec la CFTC et l'Unsa, à une nouvelle concertation. M. Philippe la voulait "le plus tôt possible la semaine prochaine", le responsable syndical n'a pas précisé de date.
Il se dit enfin soucieux qu'il n'y ait "pas de blocage des transports à Noël".
Le trafic restera très perturbé dimanche et lundi avec toujours un quart des TGV et un tiers des TER, ainsi que la quasi-totalité des lignes de métro fermées.
Lundi le trafic sera "très réduit" à la RATP.
Le lendemain, cheminots, étudiants, employés de la fonction publique, professions de santé, avocats, magistrats, enseignants sont attendus dans la rue.
Très mobilisés depuis le début du conflit, ces derniers ont obtenu vendredi du gouvernement la garantie de revalorisation des salaires, pour environ 10 milliards d'euros sur plusieurs années, à partir du 1er janvier 2021.
Vingt-trois jours de jeûne, seize villes françaises traversées : le collectif Hungry for Palestine était au Sénat le 22 avril 2025. Tous les membres du mouvement, présents au palais du Luxembourg, sont en grève de la faim depuis le 31 mars pour dénoncer l'inaction des pouvoirs publics et le non-respect du droit international dans la bande de Gaza. Le mouvement est né de l'impulsion de soignants, tous de retour de mission à Gaza.
Les militants du parti Les Ecologistes élisent leur secrétaire national. Bien que critiquée, la sortante Marine Tondelier fait figure de favorite dans ce scrutin où les règles ont été changées. La direction s’est vue accusée par certains de vouloir verrouiller le congrès. Si les écolos ne veulent pas couper avec LFI, le sujet fait débat en vue de la présidentielle.
Après la série d’attaques visant plusieurs établissements pénitentiaires, coordonnées au sein un groupe de discussion sur Telegram, le préfet de police de Paris, Laurent Nunez regrette que la disposition de la loi sur le narcotrafic, permettant aux services de renseignement d’avoir accès aux messageries cryptées, ait été rejetée les députés. La mesure pourrait réapparaître dans une nouvelle proposition de loi du Sénat.
La question d’un report des élections municipales de 2032 est à l’étude au ministère de l’Intérieur, en raison de la proximité d’un trop grand nombre de scrutins, notamment la présidentielle. Si le calendrier devait être révisé, et avec lui la durée du mandat des maires élus l’an prochain, cela nécessiterait une loi. Ce serait loin d’être une première sous la Ve République.