"Même si Macron ne le veut pas, nous on est là!" Au terme d'une neuvième journée de mobilisation jeudi contre la réforme des retraites, les...
Retraites: les opposants redescendent dans la rue, des grèves se poursuivent
"Même si Macron ne le veut pas, nous on est là!" Au terme d'une neuvième journée de mobilisation jeudi contre la réforme des retraites, les...
Par Alexandre MARTINS LOPES, avec les bureaux régionaux de l'AFP, David ARRODE
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"Même si Macron ne le veut pas, nous on est là!" Au terme d'une neuvième journée de mobilisation jeudi contre la réforme des retraites, les opposants ont réfuté tout essoufflement, tandis que le texte a entamé cette semaine un parcours chahuté à l'Assemblée nationale.
Selon le ministère de l'Intérieur, 121.000 personnes ont manifesté dans toute la France, dont 15.000 à Paris, soit une participation en hausse par rapport à celle de la précédente journée de mobilisation interprofessionnelle, le 30 janvier, que le ministère avait estimée à 108.000 en France et 13.000 à Paris.
La CGT a de son côté compté 130.000 manifestants dans la capitale jeudi, entre gare de l'Est et Nation, pour réclamer le "retrait d'un projet injuste et dangereux". A l'appel de l'intersyndicale CGT, FO, Solidaires, FSU et d'organisations de jeunesse, ils étaient 5.300 à Lyon, 4.500 à Marseille, 3.500 à Toulouse ou Bordeaux, 2.700 à Rennes, 2.300 à Nantes, 1.700 à Lille, 1.600 à Clermont-Ferrand, 1.300 à Dijon, 1.100 à Perpignan, selon les préfectures ou la police.
"La mobilisation est là. Ceux qui refusent de la voir doivent ouvrir les yeux", a déclaré le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. "On est loin d'être à la fin du mouvement", a-t-il assuré à Paris, dénonçant la "pseudo loi" en cours d'examen à l'Assemblée nationale.
- Clip parodique de "Star Wars" -
A Nice, une cinquantaine de pompiers en grève depuis juin se sont allongés sur les rails du tram, bloqué pour 24 heures, comme la plupart des bus. "Même si on est peu, on restera", assure Benjamin Vuolo, 52 ans, élu du syndicat autonome des pompiers et très remonté contre la réforme, qui reporte leur âge de départ de 57 à 59 ans.
A Marseille, Sophie, rentrée à 40 ans à la Sécurité sociale après une carrière dans le privé, a les larmes aux yeux: "c'est la Sécu qu'on est en train de faire disparaître. D'abord la branche vieillesse et puis ce sera la santé".
A Tours, les avocats vêtus de leur robe, d'un masque blanc et d'un foulard rouge, ont formé une chaîne humaine avant d'assister en silence à l'audience solennelle de rentrée du tribunal.
La banderole de tête de la manifestation contre la réforme des retraites à Paris avec Philippe Martinez de la CGT (C) et Yves Veyrier (2ème D) , le 6 février 2020
AFP
Présent à Paris, le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a demandé à Emmanuel Macron d'organiser un référendum sur la réforme des retraites. "On a l'impression d'avoir affaire à un obstiné qui a perdu le contact avec la réalité."
La commission spéciale de l'Assemblée nationale a commencé ses travaux cette semaine. Elle doit examiner plus de 20.000 amendements, dont 19.000 des députés LFI.
La CFDT, favorable à un système "universel" par points, fait du lobbying auprès des députés pour améliorer les textes et a travaillé en ce sens sur des amendements, de même que la CFTC et l'Unsa.
La CFE-CGC, opposée à la réforme, a aussi proposé 22 amendements, quand Force ouvrière a écrit aux parlementaires pour qu'ils "n'approuvent pas" le projet de loi. "Il est encore temps de revenir sur ce qui s'annonce être une catastrophe", a expliqué le numéro un de FO Yves Veyrier, qui défilait à Paris.
Manifestants lors de la 9e journée interprofessionnelle de mobilisation contre la réforme des retraites, le 6 février 2020, place de La Republique à Paris.
AFP
Dans un clip parodique, le député communiste du Nord Alain Bruneel a parodié "Star Wars" pour mettre en lumière la "résistance du mouvement social" contre la réforme.
De son côté, le vice-président du Conseil d'État, qui a rendu un avis sévère sur cette réforme, a suggéré au gouvernement de faire "moins, mais mieux", de "consacrer du temps, de l'expertise, afin d'accompagner ce pari de long terme" qu'est l'instauration d'un système universel de retraites.
- Le port du Havre à l'arrêt -
Des actions se sont poursuivies cette semaine, organisées notamment par des fonctionnaires (police scientifique, éboueurs, égoutiers...).
L'Unsa-RATP, premier syndicat de la régie des transports parisiens, a appelé à un "lundi noir" dans le métro et le RER le 17 février, jour de l'examen du projet de réforme des retraites à l'Assemblée nationale.
Jeudi, le trafic était "normal" à la RATP et "peu" perturbé à la SNCF. Dans le secteur maritime, la CGT a organisé une opération "ports morts", entraînant des retards pour les navires de Corsica Linea à Marseille et un port à l'arrêt au Havre.
La CGT Énergie a coupé dans toute la Corse les concentrateurs des compteurs numériques électriques qui enregistrent les données de consommation.
Les salariés des trois sites d'incinération des déchets d'Ile-de-France ont reconduit leur mouvement jusqu'à vendredi. La métropole Aix-Marseille-Provence a obtenu du préfet de région un arrêté de réquisition de ses agents en grève, pour évacuer les 3.000 tonnes de déchets en souffrance dans les rues.
L'intersyndicale se réunissait jeudi soir au siège de la CGT pour définir les suites à donner à la mobilisation interprofessionnelle.
Invité du Grand Jury RTL Public Sénat et Le Figaro, le président du Sénat, Gérard Larcher, évoque les discussions budgétaires et déplore le poids du Parti socialiste dans les négociations avec l’exécutif. Opposé à la suspension de la réforme des retraites, le président du Sénat craint également un recours aux ordonnances.
Invité du Grand Jury RTL Public Sénat et Le Figaro, le président du Sénat, Gérard Larcher, a indiqué que LR accorderait un sursis de deux mois aux membres de LR ayant rejoint le gouvernement. A l’issue des discussions budgétaires, le parti déterminera si le budget adopté est compatible avec les valeurs du parti.
En France, neuf millions de personnes vivent dans un désert médical. L’augmentation de ce chiffre ne cesse d’inquiéter les professionnels de santé qui appellent le personnel politique à agir au plus vite, car derrière les statistiques se cache un véritable enjeu sanitaire. Raccourcir les parcours de formation des médecins ? Aller aux devants des patients avec des bus médicalisés ? Axel De Tarlé reçoit la sénatrice Corinne Imbert et le médecin généraliste Martial Jardel pour en débattre dans l’émission Et la Santé ça va ?.
Depuis septembre, près de 140 citoyens tirés au sort se réunissent plusieurs fois par mois au Conseil économique et social pour débattre des temps de l’enfant. Sylvain Chemin, responsable immobilier à Cherbourg-en-Cotentin et père d’une collégienne en classe de 6ème, a pris part aux travaux de cette nouvelle Convention. Son constat est clair et limpide, la réalité des collégiens et des lycéens est à rebours des mesures préconisées. Il témoigne au micro de Quentin Calmet dans l’émission Dialogue Citoyen.