Retraites : les syndicats « refusent de tourner la page » et actent « l’échec » des discussions avec Élisabeth Borne
La rencontre entre l’intersyndicale et la Première ministre a tourné court ce mercredi 5 avril, cette dernière ayant refusé de remettre sur la table des discussions le report de l’âge légal de départ à la retraite. Les syndicats appellent désormais à une large mobilisation pour la journée de 6 avril.
Par Public Sénat
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Sans surprise, la rencontre a duré à peine une heure. La réunion de ce mercredi matin à Matignon, entre la Première ministre Élisabeth Borne et l’intersyndicale mobilisée contre la réforme des retraites s’est soldée par « un échec ». « La Première ministre a répondu qu’elle souhaitait maintenir son texte, une décision grave. Cette réforme est refusée par la quasi-totalité de la population. Il faut la retirer. Nous refusons de tourner la page, comme le souhaite le gouvernement, et d’engager d’autres séquences de concertations sur des sujets aussi divers que le plein-emploi et le partage des richesses », ont fait savoir les différents responsables syndicaux dans une déclaration commune en quittant Matignon.
Un peu plus de deux semaines après l’adoption de la réforme par recours au 49.3, Élisabeth Borne a été chargée par le président de la République de remettre à jour l’agenda des réformes à travers un cycle de consultations des groupes parlementaires, des principaux leaders de la majorité et des partis d’opposition et des syndicats. L’exécutif souhaite notamment avancer sur son projet de loi « plein emploi », présenté comme un corollaire de la réforme des retraites. « Le moment n’est pas venu, la vie des travailleurs et des travailleuses que nous défendons n’est pas réductible à un enchaînement de séquences », a encore fait savoir l’intersyndicale. « Nous ne retournerons pas à la table des concertations comme si de rien n’était et appelons encore une fois au retrait pur et simple de ce texte. »
« Nous ne passerons pas outre le fait le fait que des millions de salariés se mobilisent aujourd’hui »
C’est Laurent Berger, le patron de la CFDT, en accord avec les autres représentants syndicaux, qui a pris l’initiative de mettre fin à cette rencontre vers 11 heures. « Nous sommes en train de vivre une grave crise démocratique. Personne ne peut être surpris de la position des organisations syndicales », a-t-il commenté. « Vous comprenez bien que les sujets d’usure au travail, de salaires, d’emploi des seniors sont des questions extrêmement importantes mais qui sont corrélées au sujet des retraites. Pourquoi ne pas avoir commencé par ça au mois d’octobre ? Nous ne passerons pas outre le fait que des millions de salariés se mobilisent aujourd’hui », a-t-il averti.
Evoquant la journée de mobilisation prévue jeudi 6 avril, la onzième depuis le début du mouvement, Laurent Berger lance : « J’en appelle à ce qu’un maximum de travailleurs et de travailleuses rejoignent les cortèges partout dans le pays. »
La CGT alerte sur « la colère sourde qui monte »
De son côté Sophie Binet, la nouvelle secrétaire générale de la CGT, a fustigé « un gouvernement radicalisé, obtus et déconnecté ». « La stratégie jusqu’au-boutiste est violente et irresponsable. Le gouvernement porte la responsabilité du désordre », a-t-elle martelé. « Il faut atterrir, regarder ce qu’il se passe dans le pays, la colère sourde qui monte des jeunes, des salariés, des grévistes qui ont perdu jusqu’à un mois de salaire. »
En maintenant le bras de fer avec l’intersyndicale, le gouvernement semble désormais miser sur un essoufflement de la contestation. « Quand on est en charge et en responsabilité pour gérer les affaires publiques, sociales et économiques, on prend en compte le mouvement social. On ne spécule pas sur son affaiblissement », a commenté François Hommeril, le président confédéral de la CFE-CGC.
Au-delà de la mobilisation, les regards se tournent désormais vers le Conseil constitutionnel, les Sages de la rue Montpensier devant se prononcer sur la réforme le 14 avril. « On en appelle, au nom de l’intersyndicale, à la sagesse du Conseil constitutionnel qui va juger en droit, mais il y a aussi une dimension d’opportunité. La responsabilité du Conseil constitutionnel, c’est aussi d’entendre que notre démocratie, aujourd’hui, a besoin d’apaisement », a voulu souligner Laurent Berger.
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