Après un mois de grève contre la réforme des retraites, Emmanuel Macron réunit lundi le premier Conseil des ministres de 2020, ouvrant une une semaine-clé ponctuée par la reprise mardi de discussions difficiles avec les syndicats en colère et de deux journées de manifestations, jeudi et samedi.
Retraites: Macron fait sa rentrée lundi pour une semaine décisive
Après un mois de grève contre la réforme des retraites, Emmanuel Macron réunit lundi le premier Conseil des ministres de 2020, ouvrant une une semaine-clé ponctuée par la reprise mardi de discussions difficiles avec les syndicats en colère et de deux journées de manifestations, jeudi et samedi.
Par Laurence BENHAMOU
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Après un mois de grève contre la réforme des retraites, Emmanuel Macron réunit lundi le premier Conseil des ministres de 2020, ouvrant une semaine-clé ponctuée par la reprise mardi de discussions difficiles avec les syndicats en colère et de deux journées de manifestations, jeudi et samedi.
Lundi, comme pour chaque rentrée de janvier, le gouvernement se réunira au ministère de l'Intérieur pour un petit-déjeuner de travail, puis tous les ministres parcourront à pied les 50 mètres qui séparent l'hôtel Beauvau du Palais de l'Élysée. Avant de débuter le Conseil des ministres, le gouvernement présentera ses vœux au président.
Emmanuel Macron et son gouvernement devront ensuite arrêter leur stratégie pour sortir d'un conflit où chacun campe sur ses positions.
Édouard Philippe, enjoint par le chef de l'État le 31 décembre de trouver un "compromis rapide" avec "les syndicats qui le veulent", a déjà convoqué vendredi plusieurs des ministres concernés. Une réunion impromptue pour faire le point sur la situation dans les transports et l'avancée des "négociations".
Lesquelles semblent bloquées. Emmanuel Macron s'est redit déterminé à "mener à terme" la réforme et n'a rien lâché, notamment sur l'âge-pivot qui a mis en colère les syndicats réformistes CFDT, CFTC et Unsa.
Manifestation à Paris contre la réforme des retraites, le 4 janvier 2020
AFP
Mais à moins d'apparaître comme partisans d'un passage en force, Emmanuel Macron et son Premier ministre n'ont plus que deux semaines pour trouver une solution avant la présentation de la réforme en Conseil des ministres, durant la semaine du 20 janvier.
D'autant que les opposants cherchent à remobiliser leurs troupes pour durcir le mouvement et gagner la bataille de l'opinion. Selon un sondage Odoxa, le soutien au mouvement de grève reste majoritaire mais s'essouffle (61%, - 5 points en deux semaines).
- Pénicaud en première ligne -
Samedi, 3.500 personnes selon la police, ont manifesté à Paris dans le calme à l'appel des unions départementales CGT, FO, Solidaires et FSU entre la Gare de Lyon et la Gare de l'Est, aux côtés de "gilets jaunes", pour demander le retrait de la réforme. D'autres défilés de plusieurs centaines de personnes ont aussi eu lieu à Marseille, Rouen, Le Havre ou encore Rennes.
Dès lundi, de nouveaux appels à la grève ont été déposés, notamment par les avocats, le 2e syndicat de pilote d'Air France et des fédérations d'infirmiers et de kinésithérapeutes.
La CGT a promis un durcissement mardi des blocages de raffineries, terminaux pétroliers et dépôts.
Calendrier des négociations entre gouvernement et syndicats pour le mois de janvier concernant la réforme des retraites
AFP
C'est le jour où les "négociations" doivent reprendre après la longue pause des fêtes où rien n'a évolué. Édouard Philippe sera sur RTL à 7H40 mais ne devrait pas faire d'annonce, selon une source gouvernementale. Le Premier ministre introduira les discussions avec les partenaires sociaux au ministère du Travail et sous l'égide de Muriel Pénicaud, absente jusqu'à maintenant des discussions.
Sa présence s'explique par la nécessité de "discuter aménagement de la fin des carrières et emploi des seniors" comme fixé par le Premier ministre le 23 décembre, a justifié une source gouvernementale.
Quoiqu'il en soit, le leader de FO, Yves Veyrier n'a "pas l'impression qu'on ait beaucoup d'espace de négociation". Il a estimé à l'antenne de France Inter samedi que "la responsabilité" de la longueur de la grève "est à tout le moins partagée" avec le gouvernement.
- Deux journées d'actions -
Manifestation à Paris contre la réforme des retraites, le 4 janvier 2020
AFP
L'opposition, de gauche comme de droite, accuse également le gouvernement d'être "responsable de l'enlisement" et de la "pagaille".
Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire en revanche a enjoint vendredi de "passer à autre chose" afin de limiter les impacts de la grève, notamment sur les artisans et commerçants d'Ile-de-France.
La suite de la semaine s'annonce cruciale dans le bras de fer entre les syndicats et l'exécutif.
Deux grandes journées d'actions sont prévues: d'abord jeudi 9 janvier, avec un appel de l'intersyndicale (CGT, FO, CFE-CGC, Solidaires, FSU) à une journée interprofessionnelle de manifestations et de grèves. Puis le samedi 11 janvier, avec un appel à manifester dans tout le pays, lancé vendredi par la même intersyndicale.
Reste à savoir quelle position adoptera le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger qui pourrait être sensible à des concessions sur la pénibilité mais qui a fait du retrait de l'âge pivot un critère non négociable. Il s'exprimera dimanche au 20H00 de France 2.
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