Emmanuel Macron a indiqué lundi soir sa préférence, dans le projet de refonte du système des retraites, pour un calcul des droits à la retraite lié à la durée de cotisation plutôt qu'à l'âge de départ.
Pour "que ce soit juste en termes de cotisations (...), je préfère qu'on trouve un accord sur la durée de cotisation plutôt que sur l'âge", a plaidé le président sur France 2, "car si vous avez un accord sur la durée, si vous commencez plus tard, vous finissez plus tard, et quand vous commencez plus tôt vous partez plus tôt".
"Je veux que cette réforme incarne un changement de méthode", a-t-il poursuivi. "On va la construire tous ensemble cette réforme", a-t-il assuré, évoquant, "plus qu'une concertation", "une grande négociation", "un grand débat". "Rien n'est décidé" à ce stade, a-t-il affirmé.
"Il y a certaines professions qui - si on fait les choses mécaniquement - seraient lésées: infirmières, aides-soignants, enseignants", a souligné le chef de l'Etat, selon qui "il n'y aura pas de réforme des retraites tant qu'on n'aura pas bâti une vraie transformation de ces professions."
L'âge de départ à la retraite concentre une grande partie des débats autour du futur "système universel" des retraites prévu pour 2025. Le haut-commissaire Jean-Paul Delevoye, qui a rendu ses préconisations mi-juillet, a recommandé un "taux plein" à l'âge "pivot" de 64 ans, assorti d'un système de décote/surcote.
Les syndicats ont rejeté l'hypothèse d'un âge de "taux plein" à 64 ans pour tous, y compris la CFDT de Laurent Berger qui y a vu un "point rouge".
En reparlant de la durée de cotisation, Emmanuel Macron renvoie "à l'option d'un âge d'équilibre individuel" et non plus unique, a commenté lundi soir sur Twitter le secrétaire général de Force ouvrière, Yves Veyrier.
Mais ce "qui pourrait apparaître comme une position moins arbitraire va conduire beaucoup de personnes à travailler au-delà de 64 ans", a-t-il estimé auprès de l'AFP, soulignant que "personne n'est dupe" et réaffirmant son opposition à "un système universel par points, qui rendra plus difficile d'atteindre le même niveau de pension".
Une phase de dialogue autour du rapport Delevoye doit désormais s'ouvrir. Les partenaires sociaux seront reçus à Matignon les 5 et 6 septembre. Plusieurs syndicats ont annoncé une mobilisation de leurs troupes, notamment FO le 21 septembre et la CGT le 24.