Guillaume Peltier, numéro deux des Républicains, a fustigé mardi "l'amateurisme" et "l'outrecuidance" d'Emmanuel Macron, "premier responsable" des grèves massives contre la réforme des retraites.
Opposé à la fois à la réforme et aux grèves, qui prennent "en otage" "parents d'élèves, intérimaires, commerçants, artisans", il a toutefois considéré sur franceinfo que "le premier responsable de la situation que nous connaissons c'est le président de la République, c'est Emmanuel Macron, et c'est son gouvernement", avec sa "réforme de l'illusion, du bavardage".
"La cause, c'est l'amateurisme, l'arrogance, l'outrecuidance d'Emmanuel Macron", a-t-il insisté, critiquant sa "réaction hier: il rigole, il ricane, il dit qu'il n'y a pas d'inquiétude et ne voit pas où est le problème".
M. Peltier faisait référence aux propos du chef de l'Etat qui, interrogé sur la réforme à l'issue d'une rencontre à l'Elysée consacrée à l'Ukraine, a souligné que "chacun autour de la table sait ce qu'est une réforme indispensable à son pays" tout en en profitant pour rassurer, avec une pointe d'ironie, son homologue russe Vladimir Poutine "que les manifestations à Paris ne concernait absolument pas la réforme des retraites menée en Russie".
"Emmanuel Macron ne propose rien", a poursuivi M. Peltier, estimant que dans ce dossier "sa seule décision a été de nommer un haut-commissaire qui n'a toujours pas de réponse concrète".
Il a à l'inverse vanté la réussite selon lui de la réforme des retraites portée par Nicolas Sarkozy en 2010, contestée par "des manifestations et très peu de blocages", et qui, en faisant passer l'âge de départ de 60 à 62 ans, "a garanti la pérennité du système et du pouvoir d'achat pendant dix ans".
"On aurait pu ou dû aller plus loin", a-t-il reconnu en plaidant pour un report de l'âge de départ à 63 voire 64 ans, mais "Nicolas Sarkozy est le premier président de la République à avoir entamé une réforme des régimes spéciaux".
Le député LR Julien Aubert a lui estimé dans une vidéo sur le site de L'Opinion que "ce que le gouvernement doit comprendre, c'est qu' on ne peut pas vouloir faire deux réformes en même temps: (…) une réforme pour mettre plus de justice, permettre de rehausser les agriculteurs, etc… et une réforme qui fasse faire des économies et qui fait main basse sur une partie des réserves accumulées par certains cadres. Il faut choisir".