Jean-Luc Mélenchon, numéro un de LFI, a dit lundi espérer que le président Emmanuel Macron allait "finir par lâcher prise" et renoncer à la réforme des retraites.
"M. Macron va finir par lâcher prise, j'espère, ou alors ça va être la pagaille dans ce pays!", a-t-il déclaré lors d'une visite aux grévistes de la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne).
Selon lui, le Premier ministre Edouard Philippe, qui reçoit à nouveau les syndicats mardi, va jouer son rôle de "fusible".
"Chez Macron, il y a un côté puéril, têtu", a jugé M. Mélenchon: "Un pays, ça ne se mène pas à coups de pied. C'est la France ici, il faut y mettre un peu de compréhension, de doigté. Il a tort de croire qu'en jouant le pourrissement, les gens vont se résigner".
Selon lui, "on a l'impression que M. Macron exprime quasi continuellement et dans toutes ses dimensions un point de vue de classe, que ce soit par les mesures qu'il prend et par la façon dont il parle aux gens. Même la droite autrefois ne faisait pas ça. (...) Cette manière de mépriser les gens sonne aux oreilles de tout le monde comme quelque chose d'offensant".
"Jusqu'à présent, on a affaire à des travailleurs organisés, syndiqués ou non, qui se comportent de manière très maitrisée", s'est félicité l'ancien candidat à la présidentielle, appelant les opposants à la réforme à "ne pas nous laisser entraîner dans les provocations à la violence parce que c'est ça qu'ils espèrent en face. Faire comme ils ont fait avec les +gilets jaunes+, prendre le prétexte de violence pour commencer à diviser tout le monde".
Les salariés de la raffinerie de Grandpuits sont en grève depuis le 5 décembre, mais assurent néanmoins un service minimum obligatoire. Ils devaient décider dans l'après-midi de suivre ou non l'appel de la CGT de cesser les expéditions de carburants, que ce soit par pipelines ou par route, du 7 au 10 janvier.
Plus de 70% des près de 170 ouvriers postés de Grandpuits sont en grève, et 10% des 250 autres travaillent uniquement de jour, selon Paul Feltmann, élu du personnel.