Retraites : Mathilde Panot menace de faire « fuiter » les échanges de la CMP

Retraites : Mathilde Panot menace de faire « fuiter » les échanges de la CMP

La présidente du groupe La France insoumise exige la publicité des débats de la commission mixte paritaire sur la réforme des retraites. Pour le moment, il est prévu que cette réunion se déroule à huis clos, comme il est d’usage sur tout texte de loi.
Guillaume Jacquot

Par Public Sénat

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C’est la prochaine étape du parcours législatif de la réforme des retraites. Après un examen sans vote à l’Assemblée nationale en février et l’adoption au Sénat ce samedi, le texte va désormais être débattu au sein de la commission mixte paritaire (CMP) ce mercredi. Sept députés et sept sénateurs, dont la répartition suit les équilibres internes de chaque chambre, vont tenter de rédiger une version commune du projet de loi (relire notre article). Contrairement à une séance en hémicycle, les échanges auront lieu à huis clos.

Au vu de l’opposition massive de l’opinion publique et des conditions d’examen particulières qui ont lieu dans chaque chambre, la NUPES demande à faire une entorse à cet usage. Ce lundi, le président du groupe socialiste Boris Vallaud a adressé un courrier à la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet en ce sens. Selon le Parisien, le député demande que la Conférence des présidents puisse se prononcer ce mardi « exceptionnellement » sur la retransmission de la CMP.

« Nous sortirons régulièrement pour vous raconter »

Son homologue du groupe La France Insoumise a l’intention de faire de même. « Je défendrai moi aussi cette position », a annoncé ce 13 mars Mathilde Panot dans Audition publique, l’émission de Public Sénat et LCP-AN, en partenariat avec Le Figaro Live. « Je trouve intéressant, dans un moment où ce texte n’a pas pu être discuté dans beaucoup des aspects, que les citoyens et citoyennes puissent voir ce qu’il s’y passe », a-t-elle ajouté.

Rien n’est assuré pour le moment. Si bien que, même en cas de fin de non-recevoir, la députée du Val-de-Marne, qui siège dans la CMP avec son collègue Hadrien Clouet, entend garantir une forme de publicité des débats. « Si c’est refusé, Hadrien Clouet et moi-même nous la fuiterons pour que vous puissiez la suivre. Nous sortirons régulièrement pour vous raconter. »

Une motion de censure avec LIOT et « quelques LR »

Dans cette semaine décisive pour la réforme, l’exécutif s’active en coulisses. Emmanuel Macron a même pris la parole au cours d’une réunion de cadres de la majorité ce lundi, pour insister sur la « nécessité absolue » de ce texte, mais aussi sur le besoin de convaincre les parlementaires réticents, y compris chez LR. « On sent une certaine fébrilité chez le pouvoir », a réagi Mathilde Panot, qui s’adresse en retour au chef de l’Etat. « Je dis à Emmanuel Macron qu’il faut parfois avoir du courage politique. Le courage en politique, ce n’est pas de gouverner contre le peuple. S’il continue de passer en force, nous aurons des séquelles très graves dans notre pays. » Selon elle, une adoption via le 49-3 signerait une « preuve de faiblesse de ce pouvoir ». « De nouveau, on aurait un passage en force », a-t-elle déploré.

« Dans tous les cas », quel que soit le mode d’adoption du projet de loi, la présidente de groupe promet le dépôt d’une motion de censure, et notamment une motion transpartisane des groupes d’opposition, à l’exclusion toutefois du Rassemblement national. « Ça ferait une motion de LIOT [Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires], quelques LR, et puis la NUPES, qui, je crois, serait intéressante », s’est réjoui Mathilde Panot. « Apparemment », selon ses mots, des députés LR seraient prêts à cosigner le texte.

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