La porte-parole du gouvernement a suggéré lundi d'étudier lors de la "conférence de financement" du système de retraites les moyens de "mieux affecter les recettes" et de "mobiliser ponctuellement les fonds de réserve".
Après l'annonce samedi par le gouvernement du retrait de l'âge pivot de la réforme des retraites, une "conférence de financement" doit se mettre en place fin janvier pour trouver un accord d'ici fin avril sur l'équilibre financier du système. Elle réunira organisations syndicales et patronales.
Faute d'accord à cette date, le gouvernement prendra par ordonnance les mesures nécessaires pour atteindre cet équilibre en 2027.
Alors que le gouvernement ne souhaite ni baisse des pensions de retraite, ni "hausse du coût du travail" - ce qui laisse une marge de manoeuvre étroite aux négociateurs -, Sibeth Ndiaye a estimé lundi sur Europe 1 qu'"on peut réfléchir à un fléchage différent des recettes".
"Aujourd'hui quand vous cotisez sur votre salaire, salarié et employeur, elles sont affectées à différentes caisses dans la protection sociale des Français", a-t-elle expliqué. Or "il y a des endroits où c'est un peu plus excédentaire qu'à d'autres", a-t-elle remarqué, en se refusant à les citer, estimant qu'il revient "aux organisations syndicales et patronales de faire des propositions en la matière", de dire "où on réaffecte en priorité" certaines de ces recettes.
Autre solution possible pour trouver 12 milliards d'euros à l'horizon 2027: "Nous avons dit que nous ne souhaitions pas utiliser les réserves du système, le fameux fonds de réserve, car on estime que c'est cramer de l'argent en une seule fois, mais nous sommes prêts à examiner la possibilité de mobiliser ponctuellement les fonds de réserve", a indiqué Sibeth Ndiaye.
"Nous considérons qu'il y a aujourd'hui un chemin, une voie de passage, pour trouver des alternatives à l'âge pivot de 64 ans en 2027", a-t-elle résumé: l'annonce samedi du retrait de l'âge pivot "est un bon compromis posé sur la table par le gouvernement et les organisations syndicales réformistes".
Le Premier ministre Edouard Philippe a réaffirmé dimanche sur France 2 sa conviction "à titre personnel que l'âge pivot est la meilleure façon de garantir le retour à l'équilibre du système actuel et la pérennité et l'équilibre financier du système futur". Mais "ce qui compte, ce n'est pas l'instrument, c'est l'objectif, c'est l'équilibre", a-t-il ajouté.