Retraites : « Nous attendons un geste du gouvernement ou du président pour débloquer la situation », appelle Hervé Marseille
Sur notre antenne, Hervé Marseille, le président du groupe Union centriste au Sénat, estime que le gouvernement ne pourra pas relancer son train de réformes tant qu’il n’aura pas réussi à remettre les syndicats autour de la table.

Retraites : « Nous attendons un geste du gouvernement ou du président pour débloquer la situation », appelle Hervé Marseille

Sur notre antenne, Hervé Marseille, le président du groupe Union centriste au Sénat, estime que le gouvernement ne pourra pas relancer son train de réformes tant qu’il n’aura pas réussi à remettre les syndicats autour de la table.
Romain David

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le bras de fer est en train de virer à la guerre de tranchées. L’échec des discussions entre la Première ministre, Élisabeth Borne, et l’intersyndicale mobilisée contre la réforme des retraites, ce mercredi matin, ne laisse guère envisager de sortie de crise, un peu plus de deux semaines après l’adoption du projet de loi sur le report de l’âge légal de départ à la retraite, à l’origine d’une vive contestation sociale. « La situation est toujours aussi bloquée, socialement, politiquement, institutionnellement », constate au micro de Public Sénat Hervé Marseille, le président du groupe Union centriste au Sénat. « Nous attendons un geste du gouvernement ou du président pour débloquer la situation. Si vous avez des idées, dites-nous ! On transmettra à Matignon », ironise l’élu des Hauts-de-Seine.

Le sénateur acte la « fin de non-recevoir » de la cheffe du gouvernement aux syndicats. Mercredi, les représentants de l’intersyndicale ont quitté Matignon une heure après leur arrivée, refusant de participer à toute consultation sur les réformes à venir tant que le gouvernement ne renonce pas au texte sur les retraites. Hervé Marseille a lui-même été reçu la semaine dernière par la cheffe du gouvernement. « Nous avons dit qu’il manquait un angle social à la politique du gouvernement : sur le logement, la dépendance et le partage de la valeur », rapporte-t-il. « La Première ministre a annoncé un texte sur le partage de la valeur et une loi travail. Mais si l’on veut pouvoir parler travail, il faut les syndicats », relève-t-il.

« Il va y avoir un problème d’agenda »

L’exécutif espère présenter avant le début de l’été un projet de loi « plein-emploi », qui devrait comporter différentes mesures sur l’emploi des seniors, la transformation de Pôle emploi en « France Travail » et la mise en place d’un système de « droits et devoirs » autour du RSA. « Il va y avoir un problème d’agenda. Le Conseil constitutionnel délibère le 14 avril [sur la réforme des retraites, ndlr], on nous annonce cette loi travail courant mai. Et le travail parlementaire s’arrête au Sénat à la mi-juillet. Il faudra donc que ce projet de loi commence par été examiné par le Séant, sinon il n’y aura pas de réponse avant le mois d’octobre », observe Hervé Marseille.

» Lire notre article - Réformes : les annonces se suivent, mais l’agenda parlementaire reste figé après le choc des retraites

Ce mercredi, Laurent Berger, le patron de la CFDT, a estimé en quittant Matignon que le pays était en train de traverser « une grave crise démocratique ». « En partie, oui », acquiesce Hervé Marseille. « Tout cela tourne autour de la représentation des Françaises et des Français. Une partie de ceux qui descendent dans la rue estiment les représenter, mais il n’y a pas 46 millions d’électeurs qui manifestent. Pour autant, il faut reprendre le dialogue avec les syndicats, le patronat et les forces politiques », estime l’élu pour qui la balle, désormais, se trouve dans le camp de l’Elysée. « La Première ministre a reçu les forces politiques. Il faut peut-être que le président, à son tour, les reçoive. »

Partager cet article

Dans la même thématique

Retraites : « Nous attendons un geste du gouvernement ou du président pour débloquer la situation », appelle Hervé Marseille
5min

Politique

Mercosur : le Sénat appelle l'exécutif à saisir la Cour de justice de l’Union européenne

Alors que le traité de libre échange pourrait être ratifié samedi par la présidente de la Commission européenne, la France a réaffirmé ce week-end son rejet du texte en l’état. Après l’Assemblée nationale fin novembre, c’est au tour du Sénat de se prononcer à l’unanimité sur une proposition de résolution visant à demander au gouvernement de saisir la Cour de justice de l’Union européenne pour vérifier la conformité de l’accord.

Le

French President Emmanuel Macron Meets Readers in Marseille to Discuss Democracy and Social Media
5min

Politique

Narcotrafic et plan « Marseille en grand » : ce qu’il faut retenir de la visite d’Emmanuel Macron dans la cité phocéenne

Nouvelle visite du chef de l’Etat dans sa ville de cœur. Après s’être rendu ce matin sur la tombe de Mehdi Kessaci, assassiné par des narcotrafiquants, Emmanuel Macron a annoncé une salve de mesures pour lutter contre le narcotrafic qui gangrène Marseille. Entre une rencontre avec les lecteurs de la Provence, l’inauguration d’un commissariat et la visite du chantier de la gare, Emmanuel Macron a aussi défendu le bilan de son plan « Marseille en grand ».

Le

Déclaration de politique générale et avenir de la Nouvelle Calédonie en séance au Sénat ce 15 octobre
2min

Politique

Budget : qui sont les sénateurs qui participeront à la commission mixte paritaire ?

Outre le président PS et rapporteur général LR de la commission des finances, Claude Raynal et Jean-François Husson, seront présents en CMP les sénateurs LR Christine Lavarde et Stéphane Sautarel, qui suit les collectivités, ainsi que le centriste Michel Canévet et le sénateur Horizons Emmanuel Capus, qui ont défendu plus d’économies durant les débats. Pour le PS, on retrouve le chef de file du groupe, Thierry Cozic.

Le