Le Sénat, qui examine depuis jeudi la réforme des retraites, a ouvert samedi matin le débat sur la fin des régimes spéciaux. L’occasion pour la gauche de déployer sa stratégie d’obstruction, loin du brouhaha constaté à l’Assemblée nationale, mais en multipliant les prises de parole pour étirer les discussions. Face à cette situation, la majorité sénatoriale de droite et du centre reste silencieuse, laissant la seule parole aux deux rapporteurs du texte, la centriste Élisabeth Doineau et le LR René-Paul Savary. « Nous n’allons pas tomber dans le piège de rajouter du temps au temps ! », a défendu au micro de Public Sénat Marc-Philippe Daubresse, sénateur LR du Nord.
« La gauche se comporte de manière civile et respectueuse, nous aussi. C'est quand même mieux que les Zébulon de l’Assemblée nationale », reconnaît l’élu. « Mais sur le fond, ils font des amendements identiques, qu’ils défendent les uns derrière les autres pour dire la même chose. Et derrière, il y a je ne sais combien d’explications de vote… ».
« On ne va pas aller dans des débats qui vont s’éterniser »
Plus de 350 amendements ont été déposés sur le seul article 1, il a fallu toute la matinée pour évacuer une cinquantaine d’amendements de suppression, destinés à faire sauter ce pan de la réforme. « J’en suis à ma cinquième réforme des retraites. Comme je suis un parlementaire qui a quelques heures de vol, je me souviens avoir présidé une séance à l’Assemblée nationale, quand j’étais encore vice-président, où l’on acceptait qu’un seul orateur par groupe », se rappelle Marc-Philippe Daubresse.
« Ce qui intéresse le peuple de France, c’est de savoir quels sont les arguments échangés. À partir du moment où les rapporteurs ont donné la position de la commission, la réponse est faite ! On ne va pas aller dans des débats qui vont s’éterniser », s’agace-t-il. Et de rappeler : « Nous voulons que la loi - celle du Sénat - soit votée ! »