Les sénateurs qui espéraient ce mercredi, pour la deuxième séance de questions d’actualité au gouvernement de l’année, des réponses précises sur la réforme des retraites en seront pour leurs frais. Le sénateur du groupe RDSE (à majorité radicale), Jean-Marc Gabouty, se demandait si la présence d’un âge d’équilibre était compatible avec un système à point et si la notion de retraite à taux plein n’allait pas disparaître.
Le préambule du chef du gouvernement a quelque peu douché les espoirs du sénateur d’avoir des explications détaillées. Le projet de loi est « en préparation », les discussions sociales se poursuivent. Ce n’est qu’une fois que la discussion parlementaire commencera, que « nous pourrons engager une discussion précise sur l’ensemble des articles », a promis le Premier ministre. « N’allons pas plus vite que la musique, s’agissant de discussions pointues sur des articles d’un texte qui n’est pas encore soumis au Conseil des ministres », précise-t-il encore, dans un brouhaha de l’hémicycle.
Le Premier ministre a tenu à clarifier deux notions : l’âge légal et l’âge d’équilibre, que le gouvernement « veut créer » pour « inciter » les Français à travailler plus longtemps. « Ce ni un gros mot ni un scandale », a-t-il ajouté. L’âge légal ne sera pas supprimé car « il faut laisser la possibilité à 62 ans aux Français de faire valoir leurs droits à la retraite », a expliqué Édouard Philippe.
Parallèlement, assurer l’équilibre du régime suppose ne pas brandir « l’arme » de l’âge légal (comme le préconise la droite), selon lui. Une solution « aveugle », qui ne tiendra pas compte des parcours professionnels.
Édouard Philippe a, en outre, précisé que le temps du débat au Parlement se ferait « avec l’ensemble des indications nécessaires ».