Le Premier ministre Edouard Philippe a déclaré mardi devant les députés LREM qu'"il n'y a pas d'annonces magiques" qui puissent faire "cesser les manifestations" et "les questions" des Français sur la réforme des retraites, ont rapporté plusieurs participants.
"Ce n'est pas parce que je fais un discours (mercredi midi) que les manifestations vont cesser. Ce discours va même susciter de nouvelles questions. Et c'est normal. Il y aura des questions et il y aura des débats dans l'hémicycle sur des sujets légitimes", a lancé le chef du gouvernement lors d'une réunion à huis clos, à la veille de dévoiler le projet du gouvernement sur cette réforme très contestée.
"Le seul intérêt de notre vocation, c'est de vivre des moments comme ça. Nous avons là la possibilité d'améliorer un des éléments essentiels du pacte social. C'est assez extraordinaire", a défendu Edouard Philippe, après avoir écouté des remontées du terrain des députés "marcheurs".
"On vous dit souvent +tenez bon+. Il faut qu'on ait le ton qui va bien: celui d'une grande détermination, très tranquille, et celui du respect des parcours individuels", a-t-il aussi plaidé, au sixième jour d'un mouvement social perturbant très fortement les transports.
"Défendre ses intérêts, ce n'est pas un gros mot dans la démocratie. Le régime spécial n'est pas illégal, ni immoral. Nos prédécesseurs ont considéré que c'était le bon régime. On ne va pas remettre en cause ceux qui en bénéficient", a ajouté le Premier ministre, toujours selon des propos rapportés.
"Les gens ne nous croient pas avant de voir l'effet de ce que nous faisons. Ils ne nous croient pas non plus quand on leur dit ce qu'il se passera si nous ne changeons pas de régime" donc "nous aurons un travail d’explication très fort à mener", a insisté Edouard Philippe.
Selon lui, "il ne faut pas opposer systémique (réforme de la retraite par points, ndlr) et paramétrique (mesures d'âge, durée de cotisation etc). Il faut prendre en compte la nécessité absolue - absolue ! - de mettre en place des transitions acceptables".
Edouard Philippe a été accueilli par une standing ovation des députés LREM, nombre d'entre eux estimant qu'il ne fallait pas reculer. Il reviendra détailler la réforme mercredi soir devant la majorité LREM-MoDem, à laquelle se joindront également des députés Agir.