Après avoir claqué la porte des consultations à Matignon, constatant l’absence de compromis, l’intersyndicale a considéré que la France s’installait dans « une grave crise démocratique ». Une lecture que conteste le sénateur Xavier Iacovelli, membre du bureau exécutif de Renaissance. « Je ne pense pas qu’on soit ni dans l’impasse, ni dans la crise. Je pense qu’il faut mesurer le poids des mots », a réagi cet ancien élu de Suresnes, sur le plateau de Public Sénat.
Selon lui, les deux parties étaient sur des temporalités différentes. « Je pense qu’il n’y avait aucune surprise sur cette réunion et il n’y a pas plus de crise à la sortie de cette réunion. Il y avait un gouvernement, effectivement, qui pense à l’avenir du pays autour de cette table, et il y en avait d’autres qui pensent surtout à mobiliser pour demain, et c’est tout fait légitime. Je n’ai pas de souci avec ça, sauf qu’on n’était pas dans le même calendrier. »
Appelant à « maintenir le dialogue social », qui n’a « jamais été rompu », Xavier Iacovelli estime qu’il faut « continuer à aller de l’avant ». « Tout ne tourne pas autour de la question des retraites », insiste-t-il, en citant notamment le partage de la valeur et la question du temps de travail.
Et d’ajouter : « La démocratie ne se joue pas au pénalty, une réunion ne peut pas remettre en cause tout le travail qui a été fait pendant des mois, les 180 heures que nous avons eues au Parlement sur cette réforme. » Il rappelle que des concertations ont eu lieu en amont avec les syndicats et que ces derniers avaient obtenu des avancées, notamment sur la pénibilité, à travers l’instauration d’un index senior.
Ce mercredi marquait la première rencontre entre Première ministre et les organisations syndicales depuis la présentation le 10 janvier de la réforme.