Edouard Philippe a convié les partenaires sociaux vendredi matin à Matignon pour déterminer le "contenu" de la conférence de financement proposée par la CFDT dans le cadre de la réforme des retraites, a-t-il annoncé mardi.
"L'idée est bonne mais nous devons nous mettre d'accord sur le mandat de cette conférence de financement, sur le délai qui lui sera accordé pour aboutir ou dégager des solutions consensuelles", a déclaré le Premier ministre, après avoir assisté mardi matin à une réunion avec syndicats et patronat au ministère du Travail.
"C'est une idée qui nous permet d'envisager une discussion documentée, chiffrée, sereine, sur les façons de faire revenir le système actuel vers l'équilibre, et sur les façons d'être certain de pouvoir préserver l'équilibre dans le système futur", a encore salué M. Philippe, tout en soulignant qu'elle "exige encore un peu de calage".
La question de l'avancée des travaux de cette conférence pourrait être cruciale. Si le gouvernement entend présenter le projet de loi le 24 janvier en Conseil des ministres et le faire adopter "avant l'été", Laurent Berger, patron de la CFDT, a suggéré que cette conférence de financement remette ses propositions "fin juillet" et donc que les discussions sur l'équilibre financier soient décorrélées de la réforme du système.
Une perspective qu'a semblé de nouveau repousser le Premier ministre qui a fixé l'échéance "au terme de l'examen (du texte) par le Parlement" pour la prise en compte "des propositions ou des points d'accord qui seraient susceptible de se dégager entre les organisations syndicales, patronales et l'État sur la question plus spécifique de l'équilibre qui occupe beaucoup les débats".
Laurent Berger arrive au ministère du Travail pour les consultations le 7 janvier 2020 à Paris
AFP
M. Berger a aussi réaffirmé mardi matin qu'il fallait au préalable que "l'âge pivot soit enlevé du projet de loi" afin de tenir cette conférence.
Mardi, le Premier ministre a "distribué un calendrier" de travail aux partenaires sociaux rassemblés au ministère du Travail. "Il y a beaucoup de réunions qui seront prévues pour parler pénibilité, fin de carrière progressive, emploi des seniors dans le public et dans le privé, pour essayer de prendre en compte un certain nombre de propositions dans le projet de loi", a-t-il souligné.
A l’approche de l’examen du budget, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez était auditionné par commission des lois du Sénat a présenté des crédits en hausse pour la mission sécurité et immigration de son ministère. Il en a profité pour confirmer que l’objectif 3 000 places en des centres de rétention administrative, initialement prévu pour 2027, ne sera pas tenu, comme l’avait révélé un rapport du Sénat.
Les sénateurs Bernard Jomier et Grégory Blanc (Place Publique) ont déposé un amendement au projet de loi de finances 2026, visant à élargir la liberté des légataires dans la transmission de leur patrimoine, pour favoriser les donations aux causes d’intérêt général. De quoi permettre un débat « le plus large possible » selon les élus, dans une séquence budgétaire intense.
L’ancien ministre de l’Intérieur fait son retour au Sénat, après que les LR ont claqué la porte du gouvernement. Si certains y ont vu une sortie ratée, ses soutiens estiment au contraire que les événements lui donnent raison. Bruno Retailleau, qui se représentera aux sénatoriales de septembre 2026, se partagera entre la Haute assemblée et la présidence du parti. Il entame un tour de France et a lancé un « travail de fourmi » pour préparer le projet de 2027.
Les députés ont adopté ce 12 novembre l’article du budget de la Sécurité sociale qui suspend jusqu’au 1er janvier 2028 la réforme des retraites de 2023, par une large majorité (255 voix contre 146).