Pas encore officiellement lancée, la candidature de Gabriel Attal pour prendre la tête de Renaissance ne fait plus beaucoup de doute en interne. Une bataille d’ex-premiers ministres, face à Elisabeth Borne, déjà candidate, va s’engager, au risque de tomber dans la guerre des chefs. Mais certains, à commencer par Emmanuel Macron, prônent un accord pour avoir un seul candidat.
Retraites: Philippe, “déterminé” et “ouvert”, précise son calendrier
Par Public Sénat
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La concertation sur la réforme les retraites s'achèvera "le 9 ou le 10 décembre" et le projet du gouvernement sera présenté "dans les jours qui suivront", a indiqué mercredi le Premier ministre, Edouard Philippe, "ouvert au dialogue" mais "plus déterminé que jamais".
Les discussions avec les syndicats et le patronat "vont encore se poursuivre un peu sous le pilotage du haut-commissaire" aux retraites, Jean-Paul Delevoye, et "devraient s'achever aux alentours des 9 ou 10 décembre", a déclaré M. Philippe à l'issue du Conseil des ministres.
Puis M. Delevoye "présentera les conclusions qu'il formulera au terme de cette consultation et j'aurai l'occasion, dans les jours qui suivront, de présenter dans sa globalité et très précisément le projet que le gouvernement présentera au Parlement au début de l'année 2020", a ajouté le Premier ministre.
"Nous ne transigerons pas sur l'objectif", a-t-il affirmé, se disant à la fois "ouvert au dialogue" et "plus que jamais déterminé à construire ce système universel de retraite", promis par Emmanuel Macron pour remplacer les 42 régimes existants.
Le Premier ministre "écoute" et "parfois comprend" les questionnements. "Mais ça ne n'empêche pas une seconde d'être déterminé à faire aboutir cette réforme. Je ne suis pas scarifié, pas tétanisé", a souligné M. Philippe.
"Le dialogue social se poursuit", a assuré M. Philippe, qui a énuméré les pistes de compromis possibles: droits familiaux, emploi des seniors, pénibilité, cumul emploi-retraite, "garanties" pour certains fonctionnaires comme les enseignants...
"On nous a suffisamment reproché la verticalité pour que nous assumions de prendre le temps de discuter", a-t-il insisté, alors que l'opposition accuse l'exécutif de manier volontairement le flou sur son projet.
"Nous prendrons le temps qu'il faut pour y arriver (...) Autrement dit, l'universalité, oui, la brutalité, non", a-t-il résumé, quitte à décaler l'entrée en vigueur de la réforme au-delà de 2025.
A ce sujet, M. Philippe a dit entendre en même temps "ceux qui estiment qu'à 5 ans de la retraite (...) le changement de système pourrait être déstabilisant". Et "ceux qui disent que la fameuse clause dite du grand-père qui n'appliquerait la réforme qu'aux nouveaux entrants sur le marché du travail ne serait pas assez ambitieuse".
"Entre ces 2 extrêmes, on doit pouvoir trouver le bon curseur", a-t-il insisté.
En attendant, "certains exprimeront leur opposition dans la rue le 5 décembre", premier jour d'une grève reconductible soutenue par la plupart des syndicats et des partis d'opposition.
Tout en affirmant son "respect pour le droit de grève (et) pour le droit de manifester", M. Philippe a assuré que "le gouvernement mettra tout en oeuvre pour accompagner au mieux les Français qui veulent et qui doivent travailler".
A l'approche de cette date fatidique, l'exécutif enchaîne les réunions: après un déjeuner à l'Elysée et une réunion de la majorité mardi, un nouveau rendez-vous "de calage" est prévu vendredi à Matignon, selon une source gouvernementale.
L'ensemble des ministres participera ensuite à un séminaire dimanche pour "caler la feuille de route" et "fixer le calendrier au-delà du 5 décembre", mais aussi "revoir le plan pour limiter au maximum l'impact de la grève", en particulier dans les transports.